Actualités 24 septembre 2014

Marchés publics : les producteurs manquent à l’appel

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« Avant longtemps, on va frapper un mur au Québec », a lancé Vincent Gadbois, pomiculteur et président de l’Association des marchés publics du Québec (AMPQ), en parlant du recrutement de producteurs dans les marchés publics. M. Gadbois, qui s’exprimait dans le cadre des récentes Journées horticoles, précise que par ailleurs ce problème n’est pas propre au Québec et que l’Ontario vit une situation similaire.

Selon la mise à jour de la caractérisation par l’Association, il existe 90 marchés publics au Québec et quelques projets sont en gestation pour 2011 et 2012. En 2007, on comptait 65 marchés, 72 en 2008 et 80 en 2009. Bref, l’engouement des dernières années devra être conjugué à une offre suffisante et diversifiée si on veut des projets viables.

C’est pour cette raison que l’AMPQ et la Fédération des producteurs maraîchers du Québec réalisent un projet visant à faciliter le recrutement. Cette initiative est par ailleurs appuyée depuis 2009 par le ministère de l’Agriculture (MAPAQ) avec son programme de diversification et commercialisation en circuit court.

Selon une étude menée en 2008, le recrutement est la principale préoccupation des gestionnaires de marchés publics. On constatait alors un manque de producteurs pour combler les étals dans certains marchés. « Le gros problème, à mon avis, c’est qu’il n’y a pas assez de producteurs », a confirmé Richard Dubois, coordonnateur du marché champêtre de Rigaud. Or, 92 % des acheteurs en marché public souhaitent faire affaire directement avec un producteur. M. Dubois explique que l’équilibre entre l’offre et la demande est primordial et que ce « balancier » doit toujours être à la bonne place si on veut un marché qui perdure. « Je pense que certains marchés vont s’essouffler », estime Richard Dubois, qui conseille de compter sur tous les partenariats et d’« organiser un show dont le producteur est la vedette ».

Avantages et inconvénients pour les producteurs

Un sondage réalisé dans le cadre du projet auprès de 60 producteurs (dont 20 qui ont quitté les marchés et 20 qui souhaitent s’y installer) a pourtant permis de montrer plusieurs avantages associés aux marchés publics comme le contact direct avec le consommateur, un meilleur prix pour les produits, une diversification des revenus et un meilleur contrôle sur la mise en marché. Les répondants ont cependant aussi fait part des problèmes de manque de main-d’oeuvre et de temps, du caractère saisonnier et de la difficulté à proposer une offre régulière.

Le moyen le plus approprié pour favoriser le recrutement identifié dans le sondage est le jumelage des nouveaux producteurs avec un ancien. Une première vague de parrainage en 2010 a été jugée profitable. L’AMPQ sollicite d’ailleurs les candidatures de mentors et de ceux qui viennent pour apprendre. Les personnes intéressées sont invitées à contacter l’Association avant le début de la saison 2011.

Le projet en cours prévoit aussi de nombreuses conférences et formations de même qu’un cahier d’accompagnement qui sera publié l’an prochain.