Actualités 8 octobre 2015

Manifestation nocturne devant Lactantia à Victoriaville

VICTORIAVILLE — Plus d’une centaine de producteurs de lait avec des tracteurs de ferme ont fait sentir leur présence le mercredi 7 octobre devant l’usine de Lactantia située sur le boulevard Pierre-Roux, à Victoriaville.

Malgré le premier match de la saison du Canadien de Montréal, qui avait lieu en même temps, certains producteurs ont parcouru jusqu’à une soixantaine de kilomètres en tracteur. Cette manifestation a été organisée de façon spontanée via les réseaux sociaux et sans le soutien de l’UPA.

Pierre Guérard, producteur de lait de Princeville, demande aux transformateurs laitiers de cesser d’importer des protéines laitières en provenance des États-Unis. « L’utilisation de ces protéines nous fait perdre jusqu’à 10 % de nos ventes de lait aux transformateurs », lance-t-il. Selon lui, le système de gestion de l’offre profite aux consommateurs, car il ne leur coûte rien. L’utilisation de ces protéines ne diminue pas le prix des produits laitiers sur le marché de détail.

« Ce soir, notre sortie, c’est un avertissement. Il se pourrait que nous revenions pour empêcher les entrées des camions à l’usine. Il faudrait absolument que le gouvernement surveille les frontières et empêche ces importations. »

Plusieurs producteurs ont passé la nuit devant l’usine et ils étaient encore là jeudi matin.

Réactions

La porte-parole de Parmalat Canada, Anita Jarjour, a déclaré : « Je comprends que les producteurs soient encore préoccupés ce matin. Il y a présentement des discussions qui se font par l’entremise du Conseil des industriels laitiers du Québec. »

Mme Jarjour a précisé que Parmalat utilise des protéines laitières dans ses recettes. L’entreprise s’approvisionne à plusieurs endroits, dont aux États-Unis, et les protéines qu’elle achète sont offertes au prix mondial.

Charles Langlois, président et directeur général du Conseil des industriels laitiers du Québec, souligne que l’importation et l’utilisation des protéines laitières sont tout à fait légales. « C’est un dossier dont nous parlons depuis 10 ans. Ça ne peut pas se régler en deux réunions, car ça implique les transformateurs de toutes les provinces au Canada. » M. Langlois précise qu’ici, au Québec, nous avons tout ce qu’il faut pour produire ce genre de protéines, mais que ses membres regardent toujours les coûts de production. 

Yves Charlebois