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Un nouveau film de fiction québécois intitulé Richelieu, qui raconte la réalité de travailleurs étrangers temporaires (TET) victimes d’injustices dans une usine agroalimentaire, est présenté en salle à un moment où la vulnérabilité de cette main-d’œuvre et l’enjeu des permis de travail fermés font les manchettes.
Pour le cinéaste Pier-Philippe Chevigny, l’actualité vient confirmer que son film arrive « au bon temps pour provoquer la discussion ». S’il convient que les situations d’abus présentés dans son long métrage ne sont pas vécues par tous les TET et qu’il existe plusieurs bons employeurs, le réalisateur estime pertinent de mettre en lumière une réalité qui existe, et qui est peu présentée au cinéma.
« C’est sûr que le film a un aspect politique, dans la mesure où il montre plusieurs [failles] du Programme des travailleurs étrangers temporaires, qui permettent à des employeurs de tirer avantage des travailleurs sans se faire taper sur les doigts », décrit le cinéaste. Il raconte que de longues recherches ont mené à l’élaboration de cette fiction qui se fonde sur de vrais témoignages de TET.
Le directeur général du Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ), Michel Pilon, a été invité à la première du film. « Ça reste une fiction, c’est sûr, mais ce qui est présenté, ça existe. Ce n’est pas nécessairement valorisant par rapport à l’agriculture, c’est sûr, mais on ne fait pas de changement en parlant de ce qui est bien », analyse-t-il.
Le conseiller en immigration à l’Union des producteurs agricoles, Denis Roy, reconnaît que chaque fois que des TET victimes d’abus sont représentés dans des œuvres de fiction ou que de mauvais employeurs font les manchettes, l’image du milieu agricole est affectée. Il espère que cette médiatisation, en revanche, fera débloquer certaines choses du côté politique, rappelant qu’une refonte du Programme des travailleurs étrangers temporaires et des normes de logements est attendue depuis longtemps de l’industrie agricole.