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ZARAGOZA – Dans la communauté de Zaragoza, une majorité d’hommes laisse derrière femmes, enfants et champs plusieurs mois par an pour venir travailler au Québec. Ismael Cutzal est de ce nombre.
Fort de la recommandation d’un proche, il est parvenu à obtenir un emploi au Centre sylvicole de Servallée à Forestville, sur la Côte-Nord, il y a quatre ans. L’année précédant son premier séjour à titre de travailleur étranger temporaire (TET), sa modeste production de fraises avait été complètement dévastée par une maladie.
« Ici, on n’a aucun recours, pas d’assurance, alors on n’a tout simplement pas eu de revenus », raconte-t-il. La décision de partir a été prise conjointement avec son épouse, Marta. « De la laisser avec tout le travail, les enfants, c’est dur », indique M. Cutzal.
L’exil, il en convient, a considérablement amélioré la qualité de vie de sa famille. La cabane sans fenêtre ni cuisine où elle vivait est désormais une maison digne de ce nom. Le Guatémaltèque a même pu acheter un véhicule, un luxe dans son pays. Et c’est avec fierté qu’il invite La Terre à faire le tour de son champ de fraises, loué à prix fort, mais impeccablement entretenu.
Son travail à la pépinière est valorisant. « Je gagne un meilleur salaire d’année en année. Mon travail évolue; j’ai plus de responsabilités. Je donne le meilleur de moi-même. Je pense que si tu es responsable, les portes s’ouvrent. »
Esther Carrier-Bédard, directrice des ressources humaines chez Servallée, considère que les TET sont indispensables à la bonne marche de l’entreprise. « Sur 200 employés durant la haute saison, une quarantaine sont des TET. C’est un très gros prorata », fait-elle remarquer.
Les travailleurs comme Ismael font partie intégrante de l’équipe et la récurrence est un énorme plus. « Nos travailleurs qui sont là depuis plusieurs années deviennent de plus en plus polyvalents. Ismael et nos autres anciens sont des personnes-ressources exceptionnelles pour ceux qui arrivent ou qui ont moins d’expérience. C’est une relation donnant donnant », conclut Mme Carrier-Bédard.
Ce reportage a été réalisé grâce à une bourse du Fonds québécois en journalisme international.