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PONT-ROUGE – À la ferme laitière Rivière Portneuf, les manières de faire se sont adaptées aux époques de quatre générations, mais quelque chose du modèle agricole traditionnel persiste, émanant d’un fort désir de mettre l’agriculture au cœur des valeurs de toute la famille de Mickaël Leclerc, copropriétaire avec ses parents, alors que ses trois enfants font l’école à la maison…et à la ferme!
Fiche technique Nom de la ferme : Spécialité : Année de fondation : Noms des propriétaires : Nombre de générations : Superficie en culture : Cheptel : |
Chez Mickaël Leclerc, dans la maison jouxtant la ferme laitière depuis les tout débuts, le présent s’enracine dans le passé. La ferme était autrefois habitée par Arthur Leclerc, son arrière-grand-père et le fondateur de la ferme, et ce sont aujourd’hui les rires et les cris de ses trois jeunes enfants qui meublent les pièces.
« Arthur, on pense qu’il a probablement commencé la ferme ici, en 1907, raconte la mère de Mickaël, Diane Piché. René l’a reprise en 1954 et Pierre, en 1989. » Peu après son mariage avec ce dernier, Diane a quitté son emploi pour devenir productrice laitière. « J’aimais mieux le travail à la ferme que comme agente d’assurance », lance celle qui a joué un rôle de premier plan dans l’exploitation. « Je le dis tout le temps à qui veut l’entendre : si elle n’avait pas été là, je ne suis pas sûr que je l’aurais encore », assure son mari. « C’est vraiment un métier de passion! » s’exclame-t-elle.
Aujourd’hui, ceux-ci occupent un rôle de soutien, se qualifiant de « helpeurs » de la relève. À 33 ans, leur fils Mickaël détient 50 % des parts depuis 2016. Que ce soit lui qui ait pris les rênes, plutôt que son frère ou sa sœur, n’étonne personne. « J’ai toujours aimé ça, se rappelle-t-il. Je n’avais pas un autre métier en tête que je voulais faire. »
Doubler la production
L’arrivée de Mickaël comme associé a provoqué des changements impulsés par la vision d’une nouvelle manière de faire. Il a pris en charge une phase de modernisation de l’exploitation, se lançant dans le chantier d’un nouveau bâtiment pour le troupeau et l’implantation d’un système de traite robotisé. « Avant, c’était avec la trayeuse et les vaches étaient toutes attachées. Je trouvais que les robots, c’était l’avenir, résume-t-il. C’était mon projet de construire une nouvelle étable avec les vaches lousses. »
L’implantation « a très bien été », selon Diane. Les vaches, autonomes, sont dans un milieu de vie confortable, mais « ç’a amené un endettement et donc une demande de productivité », explique Mickaël. « On n’avait jamais fonctionné avec des dettes, nous autres », précise Pierre. Les investissements, autour de 800 000 $, étaient toutefois nécessaires, croit son fils, mais l’entrepreneur a dû travailler d’arrache-pied, en plus de remplir son propre rôle de père. « Il n’a pas eu de vie pendant quatre ou cinq ans, résume Pierre Leclerc. Le quota est passé d’environ 50-60 kg à 90 kg! »
Recruter de la main-d’œuvre extérieure pour se dégager de certaines tâches était devenu indispensable. L’arrivée de Diego, un travailleur étranger, a permis « d’alléger la vie de tout le monde », affirme-t-il.
Les défis de l’optimisation ont été accomplis. L’attention portée au bien-être des vaches et la robotisation ont porté fruit. Le rendement s’est amélioré, passant d’environ 34 kg de lait par vache à 37 kg. L’entreprise s’est vue primée pour la qualité exceptionnelle de son lait lors du concours Lait’xcellent 2021, terminant deuxième de la région de Capitale-Nationale–Côte-Nord.
Une maison sur roues
Mickaël et ses parents semblent avoir trouvé l’équilibre, conciliant le travail et leur vie de famille tissée serrée, si chère à tous. « La famille, pour moi, c’est ça qui est le plus important », affirme d’ailleurs la compagne de Mickaël, Tanya Macey, heureuse de voir ses enfants grandir ici, et à proximité de leurs grands-parents qui vivent en face. « On est chanceux de pouvoir vivre ça, s’exprime aussi Diane. Élever des enfants à la ferme, c’est vraiment différent. »
Plus encore, un voyage se dessine pour Mickaël et Tanya, comme le rappelle l’autobus transformé en maison sur roues, stationné devant la grange, qui prendra bientôt la route vers le Mexique avec les enfants à bord.
Des enfants qui gravitent autour de la ferme
« Je trouve tellement qu’il y a des apprentissages qui se font ici qui sont la base de tout et qui ne sont pas enseignés à l’école, explique Tanya Macey. L’agriculture, on devrait en parler pas mal plus et les jeunes devraient vraiment voir c’est quoi. Ça vaut de l’or! » Ses trois enfants auront l’enseignement à la maison. C’est déjà commencé pour la plus vieille. Ils accompagnent même avec plaisir les adultes lors de certaines tâches à la ferme, comme lorsque leur grand-mère s’occupe des veaux.
« L’hiver, il fait froid donc ils aiment moins ça, lance Mickaël, mais l’été, ils viennent avec nous. » Son plus jeune fils, nommé Arthur (tout comme le fondateur de la ferme), rappelle que le temps passe, mais qu’une certaine continuité n’échappe pas aux changements.
3 conseils pour partir en roadtrip au Mexique Les changements amenés par Mickaël lui permettent d’oser ce que beaucoup d’agriculteurs n’osent pas. En janvier, il prendra la route pour deux semaines jusqu’au Mexique, en voyage avec sa conjointe et leurs enfants. Ils y resteront un peu plus longtemps que lui, mais l’agriculteur est heureux d’y aller. « L’année passée, je suis parti au Nicaragua, raconte-t-il. C’était quand même une grosse source de stress avant de partir, mais rendu là-bas, c’était correct. » « Quand tu es agriculteur, tu as un rythme de vie beaucoup plus constant, disons, mentionne sa conjointe Tanya, mais je pense que tout peut se faire à un certain degré. » Laisser la ferme entre bonnes mains « Il faut avoir quelqu’un sur l’entreprise qui la connaît bien en cas de problème », insiste Mickaël. Avoir mis à jour la gestion du troupeau et la maintenance d’équipement Le producteur précise qu’il faut porter une attention particulière à l’équipement susceptible de briser. Prévoir des plans B en cas de bris Il faut également prévoir des plans B en cas de bris sur certains équipements à risque, tout en ayant un bon entourage accessible en cas de problèmes. Sans oublier le lâcher-prise, dont Mickaël et ses parents semblent faire preuve.
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Emilie Nault-Simard, collaboration spéciale
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