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HONFLEUR – La passion de Marcel Blais pour la terre explique son désir irrépressible de transmettre son savoir à la relève actuelle et à venir. Fondateur de la Ferme M.B. Marronniers, l’homme de 78 ans, fort d’une détermination inébranlable, permet aujourd’hui à son clan d’obtenir le titre de Famille agricole de l’année.
Fiche technique Nom de la ferme : Ferme M.B. Marronniers inc. Spécialité : Production laitière, grandes cultures (blé, soya, maïs à ensilage) et travaux à forfait Année de fondation : 1969 Nom des propriétaires : Dominic et Guillaume Blais Nombre de générations : 2e Superficie en culture : 202 hectares Cheptel : 265 têtes, dont 110 en lactation |
Dès son plus jeune âge, Marcel Blais rêve de posséder sa propre ferme. Issu d’une famille agricole, il n’est toutefois pas le seul de sa fratrie à avoir cette ambition et doit laisser sa place à son frère aîné. Il amorce donc sa carrière comme salarié à la Coopérative fédérée. Tout en économisant, il demeure à l’affût des exploitations à vendre… jusqu’au moment où il déniche la fermette du 5e rang.
« En 1967, je suis véritablement tombé sous le charme de cette terre située sur le haut de la colline, mais les propriétaires, qui n’avaient pas de relève, n’étaient pas encore prêts à vendre, raconte M. Blais. J’ai finalement pu procéder à l’acquisition deux ans plus tard. J’avais commencé à faire l’élevage de cochons, élevage que j’ai décidé d’abandonner pour me consacrer uniquement à la production laitière. »
À l’époque, les transferts non apparentés sont rares, plus encore lorsqu’il s’agit de jeunes qui veulent se lancer dans l’aventure. La volonté à toute épreuve qui anime Marcel convainc les cédants. D’abord appelée Ferme Marcel Blais, l’entreprise est renommée Ferme M.B. Marronniers en 1989 en guise de référence à ses initiales, à celles de son épouse, Monique Bélanger, et au type d’arbres qui bordent la route.
Une nouvelle génération
En 1994 et 1999 respectivement, les deux fils du couple, Dominic et Guillaume, s’associent à leur père. Aujourd’hui, ils détiennent chacun 50 % des parts de la ferme, qui produit 152 kilos de lait par jour et se compose à parts égales de vaches Holstein et Jersey. Chaque race occupe son côté de l’étable. Autrement, en 52 ans, la superficie de l’exploitation est passée de 37 à plus de 202 hectares.
« La ferme s’est développée graduellement, précisent les frères. Elle a progressé grâce à quatre agrandissements très importants. Des investissements ont été faits dans l’étable d’origine jusqu’à il y a cinq ans. En 2002, une grange a été bâtie pour les sujets de remplacement. La taille de la fosse à fumier a aussi été augmentée, puis, plus récemment, une vacherie toute neuve a été construite sur la propriété. »
Au fil du temps, Marcel se fait un devoir d’assurer la croissance de son entreprise en achetant et en louant des terres voisines. Il acquiert constamment du quota afin de grossir le troupeau pour la relève qui arrive. « Il fallait que les enfants puissent en vivre. C’était visible qu’ils aimaient ça. La ferme a procuré des revenus à trois familles. J’ai toujours regardé en avant, mais étape par étape », note le patriarche.
Entraide et solidarité
À la Ferme M.B. Marronniers, chacun est à la fois polyvalent et spécialisé. Alors que Marcel supervise l’ensemble des activités, Monique voit à la propreté de la laiterie et à l’entretien paysager. Dominic se charge quant à lui de l’alimentation et de la génétique du troupeau, tandis que Guillaume est responsable des champs et de la machinerie. Celui-ci et sa conjointe Annik s’occupent aussi de la comptabilité.
Tout comme le faisaient Dominic et Guillaume sur la ferme durant leur enfance, la troisième génération du clan Blais participe aux travaux en faisant boire les veaux, en distribuant de la paille aux vaches et en promenant les petites génisses lors des expositions. Pour eux comme pour leurs parents et leurs grands-parents, le plus important reste de travailler ensemble, en famille, et de le faire dans le plaisir!
Le bon coup de l’entreprise La nouvelle vacherie a permis le passage de la ferme à la robotisation, notamment par l’aménagement d’une étable à stabulation libre. Celle-ci comprend un robot de traite pour les Holstein et un autre pour les Jersey, de même que deux grands parcs de vêlage. « Tout est rendu informatisé : l’alimentation et la production. La conciliation entre le travail en étable, celui dans les champs et le temps en famille est meilleure », émet Annik, qui ajoute qu’un système de prévention des incendies, associé aux équipements et relié à une centrale en cas de surchauffe, a été installé. |
3 conseils pour… mieux apprécier la vie à la ferme
● Être bien formé À partir de 1975, Marcel et Monique suivent tous les cours auxquels ils ont accès sur les thèmes de l’agriculture et de l’entrepreneuriat. Pour leur part, Dominic et Guillaume possèdent tous deux un DEP en production laitière. Encore maintenant, les membres de la famille ne ratent jamais une occasion de se tenir à jour grâce à des formations proposées par les meuneries, les vétérinaires et les inséminateurs.
● Relever des défis Cette année, Annik et Guillaume ont fièrement représenté l’entreprise au concours Jeunes agriculteurs d’élite du Canada, se classant parmi les quatre finalistes. En 2013, la Ferme M.B. Marronniers obtient le titre d’éleveur émérite décerné par Jersey Canada, faisant d’elle la troisième exploitation au Québec à recevoir cet honneur. La qualité de son lait est également attestée par le concours Lait’xcellent.
● S’engager socialement Soucieux de l’essor de sa communauté, Marcel a entre autres fait partie du conseil municipal, devenant même maire de Honfleur. Il a aussi été président du conseil d’administration de la Caisse populaire Desjardins pendant huit ans. Ses fils lui emboîtent aujourd’hui le pas. Dominic occupe notamment le poste de directeur du service des incendies. « Il faut avoir une vie en dehors de la ferme! », affirme-t-il.