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Cet été, quelque 1 950 hectares de luzerne du Lac-Saint-Jean seront récoltés, déshydratés puis compressés sous forme de granules ou de petits cubes. « On estime la production de cette année à près de 7 000 tonnes de luzernes déshydratées », évalue fièrement Denis Riverin, directeur général d’Éco-Luzerne. À sa 4e année de production, Éco-Luzerne dessert tout l’est du Canada. « Notre clientèle est composée à 85 % de meuneries. La luzerne déshydratée s’insère bien dans les moulées destinées aux ruminants, chevaux et lapins », donne en exemple Denis Riverin. Source de protéine, on garantit un minimum de 15 % et c’est aussi une source de fibre.
Les six actionnaires d’Éco-Luzerne – Guy Doré de la Ferme Hubert Doré et fils, Claude et Marcel Néron de la Ferme Claude et Marcel Néron, Denis Legault du Potager Grandmont, Serge Tremblay de la Ferme Carroussel et Denis Riverin, – ont racheté, en avril 2011, l’entreprise connue anciennement sous le nom de Luzerne Belcan. Après la faillite de Luzerne Belcan, les activités de l’usine ont été arrêtées pendant un an, jusqu’à ce que les six actionnaires d’Éco-Luzerne les relancent. « Nous avons produit 6 000 tonnes la 1re année », se rappelle Denis Riverin. Depuis, l’entreprise a le vent dans les voiles.
Contrat de production
Éco-Luzerne signe des contrats avec les producteurs s’échelonnant sur trois ans, possiblement quatre selon l’état de la luzernière. « Les producteurs se chargent de l’ensemencement, de la régie de culture. Éco-Luzerne effectue tout le reste des opérations », indique Denis Riverin. L’entreprise fauche, ensile et transporte la récolte à son usine. Le producteur reçoit 65 $ la tonne. « On réalise en moyenne des rendements de 7,4 tonnes à l’hectare, donc près de 500 $ à l’hectare », calcule M. Riverin. Le producteur assume toujours les risques liés à la production, notamment celui du gel hivernal. En 2013, Éco-Luzerne a perdu 50 % de ses superficies sous contrat à cause du gel hivernal. « Les producteurs ont dû ensemencer à nouveau des champs; on retrouvera notre volume total seulement en 2015 », précise-t-il. Située à Hébertville-Station, l’usine de déshydratation s’approvisionne en luzerne dans un rayon de 30 kilomètres.
Chantier de récolte
Éco-Luzerne possède une faucheuse de 16 pieds équipée de deux conditionneurs. Pour augmenter la rapidité de la récolte, un doubleur d’andain permet de rassembler cinq andains en un. La nouvelle ensileuse automotrice de 500 chevaux hache la luzerne et la souffle dans des boîtes dompeuses qui déchargeront leur contenu dans des camions-remorques double. « On veut récolter la luzerne lorsqu’elle atteint moins de 60 % d’humidité, sinon cela exige trop d’énergie pour la déshydrater. Notre produit final a un pourcentage d’humidité de 8 à 10 % », précise Denis Riverin. Chaque 30 tonnes de luzerne humide se transforme en 12 à 14 tonnes sèches. « Lorsque le chantier tourne à plein régime, on emplit un camion-remorque double en 25 minutes. C’est environ huit boîtes dompeuses par camion », spécifie-t-il.
En période estivale, l’entreprise embauche 21 personnes. « Éco-Luzerne partage de la main-d’œuvre avec une entreprise qui fait du déneigement. On leur loue également trois tracteurs et des camions-remorques. Au bout du compte, les deux entreprises sont gagnantes », souligne Denis Riverin.À l’usine
Les camions-remorques déchargeront la luzerne sur une plate-forme de ciment pouvant accueillir jusqu’à 30 tonnes de matériel. Un chargeur transportera la luzerne dans la bouche d’alimentation de l’usine. Deux brûleurs, un au bran de scie et un autre au gaz naturel, produiront la chaleur nécessaire à sécher la luzerne. Actuellement, Éco-Luzerne se sert du brûleur au bran de scie, car les frais d’exploitation sont du tiers moins élevés qu’avec le gaz naturel. L’usine laissera échapper 200 tonnes de vapeur d’eau par jour. La luzerne sera broyée, comprimée en granules ou en petits cubes, refroidie et entreposée. Éco-Luzerne dispose de trois silos et d’un entrepôt de 2 000 tonnes chacun. « Toute l’usine est informatisée. De la salle de contrôle, on peut suivre tous les paramètres de production », indique Denis Riverin.