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La stagnation du revenu brut dans le secteur végétal au cours des dernières années a ralenti le rythme de croissance de la valeur des terres agricoles. Toutefois, les coûts de location des terres ont tendance à être plus lents à réagir. Cette situation rend la décision encore plus difficile lorsqu’on doit choisir entre l’achat ou la location de terres. Il faut tenir compte d’un certain nombre de facteurs pour trouver une solution qui convient.
Lorsque les prix des cultures baissent ou que les coûts des intrants augmentent, il devient tentant d’arrêter de louer une terre. Cependant, la décision de ne pas renouveler un bail peut se traduire par l’impossibilité de cultiver la terre à l’avenir.
Pour évaluer ses options, le locataire doit connaître ses coûts de production et faire des projections quant aux revenus anticipés afin de déterminer sa capacité de payer les frais de location de la terre. Il faut aussi tenir compte de ses coûts fixes, comme l’équipement, lorsqu’on envisage la possibilité de louer.
Le producteur doit ensuite discuter de la situation avec le propriétaire foncier pour voir s’il est possible de convenir d’un nouveau taux, ajusté en fonction de la conjoncture économique.
Quelle prime devez-vous payer afin de garder le contrôle de la terre, jusqu’à ce que la situation offre de meilleures perspectives sur le plan des rendements nets? La prime se définit comme l’écart entre le taux réel de location au comptant et le taux de location correspondant à votre seuil de rentabilité.
Quelle sera l’incidence de cette prime sur les liquidités de votre exploitation agricole? Des années consécutives de rendement négatif peuvent épuiser votre fonds de roulement et mettre en péril votre exploitation agricole entière. Fixez-vous comme cible un fonds de roulement équivalant à 30 % de vos dépenses prévues.
Trouver l’équilibre entre le besoin de garantir l’accès à une terre à long terme et celui de gérer la santé financière de votre exploitation est un exercice difficile. La seule chose à faire est de comparer divers scénarios et de positionner votre entreprise de manière à pouvoir saisir les occasions futures et à affronter les difficultés qui pourraient se présenter.
Jean-Philippe Gervais, Ph. D., économiste agricole en chef à Financement agricole Canada