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La Terre a reçu une lettre anonyme quelques jours avant le départ de Aisha Issa, la directrice générale de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), en novembre dernier. La lettre envoyait quelques flèches à Alain Chalifoux, président du conseil d’administration de l’ITAQ, lui reprochant de souhaiter fermer certains programmes de La Pocatière pour les rapatrier au campus de Saint-Hyacinthe.
Son souhait, partagé par la directrice par intérim, Karine Mercier, de redonner les lettres de noblesse à l’ITAQ n’est toutefois pas nouveau. La directrice précédente, Aisha Issa, avait sensiblement dit la même chose à La Terre en mai 2022. « On veut redonner la fierté […]. Je demandais à chacun [des employés] : ‘‘C’est quoi, votre rêve?’’ et ‘‘Qu’est-ce qu’on doit changer individuellement et collectivement?’’ Leur rêve était souvent [de voir l’ITAQ] en avant de la parade », avait-elle affirmé en entrevue.
Le président du syndicat des professeurs de l’ITAQ, Patrick Fafard, confirme que les intentions de l’ancienne direction étaient bonnes, mais le climat s’est par la suite détérioré. L’Institut est revenu à une gestion de réédition de compte où il fallait limiter les ressources, raconte-t-il. Patrick Fafard souligne que plusieurs griefs ont été déposés ces dernières années par les enseignants. Il se dit toutefois très favorable à la nouvelle équipe de direction avec qui il assure que les enseignants des deux campus désirent collaborer.
Un coup d’œil dans le passé rappelle que le climat n’a pas toujours été sain à l’ITAQ. Depuis 10 ans, trois étudiants de différentes cohortes ont contacté La Terre pour signaler des problèmes avec la direction ou des déceptions quant à la qualité des installations.
Patrick Fafard estime que l’ITAQ « tourne en rond depuis trop longtemps ». Il a confiance que les problèmes se régleront avec la direction actuelle, et que les dirigeants pourront enfin définir la vision d’une vraie école de l’agriculture et que les décisions soient prises « pour le bien de l’ITAQ ».
Des investissements qui tardent
Le gouvernement du Québec a annoncé, en 2019, l’octroi d’une enveloppe de 80 M$ aux deux campus de l’ITAQ afin de permettre de les moderniser. En ce début 2024, rien n’a encore été réalisé. Alain Chalifoux mentionne que le conseil d’administration a même décidé de reculer sur des aménagements qui avaient été prévus. « Si on avait dit oui, on aurait investi dans quelque chose qui n’aurait pas été up to date. Il faut qu’on pense aux 50 prochaines années », justifie-t-il.