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Le domaine de l’Île Ronde, véritable fleuron de l’industrie vinicole au Québec, vit des moments sombres.
Aux prises avec de sérieux problèmes financiers, son propriétaire, Jocelyn Lafortune n’a eu droit choix que d’envoyer un avis d’intention à l’endroit de ses créanciers.
« Je ne suis pas en faillite, mais c’est vrai que depuis un an et demi ça va mal. L’entreprise est trop endettée », mentionne le principal intéressé. Pour l’aider à trouver une solution, M. Lafortune a requis les services de la firme Raymond Chabot qui a 45 jours pour envoyer une proposition de règlement qui pourrait convenir aux créanciers. Parallèlement, la firme est mandatée pour trouver un acheteur potentiel au domaine. Prix demandé, six millions de dollars comprenant l’inventaire de vin. M. Lafortune souligne que déjà une proposition serait sur la table. Toutefois, dans le but d’être le plus transparent possible en raison de la présence d’organismes publics dans le dossier, dont la Financière agricole, il a décidé de faire une demande de soumissions publiques. « Le 6 février prochain, nous allons ouvrir les enveloppes cachetées et prendre une décision, mais j’avoue que je suis plus à la recherche d’un partenaire financier que d’un simple acheteur. Je veux rester là, j’ai tout mis ce que j’avais dans cette entreprise. Je ne lâche pas. »
Le mauvais sort s’acharne
Le domaine de l’Île Ronde est constitué d’un immense manoir de 11 000 pieds carrés, d’un terrain de 33 hectares comprenant 50 000 vignes. Dans une entrevue publiée dans nos pages l’été dernier, M. Lafortune avouait aimer faire les choses en grand. Il rejette toutefois l’idée que ses actuels problèmes financiers soient dus à ce fait. Il explique plutôt sa situation par plusieurs mauvais coups du sort comme l’eau basse du fleuve en 2010 qui aurait fait fuir les plaisanciers, son entreprise n’étant accessible que par bateau. Aussi, l’incendie à la Seigneurie de l’Île Ronde aurait induit les clients en erreur. « Depuis le 15 août, le téléphone ne sonne plus, les gens croient que nous sommes passés au feu ce qui n’est pas le cas. Il s’agit du complexe voisin qui n’a aucun lien avec le vignoble. »
Si le mauvais sort n’a pas aidé, M. Lafortune confirmait aussi dans nos pages l’été dernier que le métier de restaurateur n’était pas des plus lucratifs. Il comptait s’en sortir en revoyant son offre touristique. Son plan était de miser sur des assiettes de fromages et de terrines et de ramener à son domaine une clientèle aimant les vignobles et le vin et non plus uniquement des touristes à la recherche d’une activité.
L’entreprise n’est pas fermée
Le domaine de l’Île Ronde ce n’est pas uniquement du vin, c’est aussi une gamme de produits cosmétiques du nom de Vie Noble. De ce côté, M. Lafortune mentionne que tout est sur la glace et que le développement est arrêté. « On continue de servir nos clients, mais on ne développe pas de nouvelles clientèles. »
En attendant de savoir ce qu’il adviendra de son entreprise, M. Lafortune compte reprendre plus agressivement la vente de son vin, aspect qu’il admet avoir négligé. « Les produits sont encore disponibles à la Société des alcools, mais je veux que nous soyons dans tous les restaurants. » Il poursuit également l’entretien hivernal de ses vignes et assure que les activités du vignoble redémarreront au printemps prochain comme prévu.