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Par Marc Larouche – Le 5 décembre 2000 naissait à La Pocatière la ferme « Le Mouton Blanc ». Dix ans plus tard, Rachel White et son conjoint, Pascal-André Bisson, sont toujours animés de la même passion. Pendant que l’une prend soin des brebis, l’autre s’occupe de la production de leur fromage-vedette : « La Tomme du Kamouraska ».
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« Nous rêvions de nous installer sur une terre. Ça s’est réalisé en 1996 », lance Mme White. Consciente que l’on ne s’improvise pas agricultrice, même si son conjoint possédait une formation, Rachel étudie en Production animale à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de La Pocatière.
« J’ai vécu un stage au Pays basque, dans la montagne, avec les bergers. J’aimais déjà beaucoup les moutons. J’ai été séduite », se souvient-elle. C’était décidé, le couple élèvera des brebis pour en vendre le lait. Les 70 têtes du troupeau de départ ont nécessité un investissement de près de 40 000 $.
L’aménagement de la salle de traite et de la laiterie se fait conformément aux normes gouvernementales, les mêmes que pour un élevage de vaches laitières. Pourtant, ces deux exploitations sont très différentes. « Une brebis donne jusqu’à 3 litres de lait par jour comparativement à 30 pour une vache », raconte Mme White.
Au fil des ans, le troupeau passe à 500 têtes. Une sélection génétique sévère permet au Mouton Blanc de faire office de référence.
C’est d’un besoin de diversification qu’est venue l’idée de produire du fromage. Le couple s’inscrit à une formation en transformation fromagère à l’ITA de Saint-Hyacinthe. Puis, à son tour, Pascal-André traverse l’Atlantique pour y apprendre les rudiments de la fabrication de ce qui deviendra « La Tomme du Kamouraska ».
« Nos amis basques nous ont livré leur recette », poursuit Rachel. Un spécialiste basque est venu à la ferme une semaine durant, évitant ainsi au couple plusieurs essais-erreurs. Le succès de ce fromage au lait cru de brebis est immédiat. Celui-ci reçoit deux prix Caseus au Festival des fromages fins de Warwick : « Fromage de brebis » et « Grand prix du public ».
« Nous peinons à suffire à la demande », note Rachel. Afin d’optimiser les installations, deux autres fromages sont en développement : un au lait de vache et de brebis et un autre probablement uniquement fait de lait de vache.
La passion du métier
Chaque jour, Rachel White est toujours émerveillée. « Nous travaillons avec du vivant, les journées sont toujours différentes », dit-elle, ajoutant que le côté administratif est aussi intéressant. De janvier à mai, 800 agneaux viennent au monde au Mouton Blanc. La ferme profitera bientôt d’équipements automatisés.
Récemment, le Réseau des femmes d’affaires du Québec a coiffé Rachel White du titre de « Femme d’affaires du Québec ». « Ce prix est une grande fierté et permet à tous de comprendre qu’être en agriculture, c’est aussi être en affaires. Jamais je n’ai été aussi fière d’être agricultrice », conclut-elle.