Actualités 22 août 2022

Levée inégale dans les champs de maïs sucré

Des producteurs de maïs sucré constatent une rare inégalité de la levée dans leurs champs au moment des récoltes, en raison d’un excès de pluie au printemps.

« On a eu un printemps froid et mouilleux. Mes champs sont très bien drainés, donc on a été en mesure de suivre notre cédule pour les semences comme d’habitude, mais l’engrais a parfois été lavé par la pluie », fait valoir une productrice de Neuville dans Portneuf, Janie Côté. Celle qui cultive 36 hectares de maïs sucré, dont la majeure partie est vendue en gros, estime que certains de ses champs ont souffert d’une carence en engrais. « J’ai des champs magnifiques, mais les rendements ne sont pas bons partout. Ce n’est pas habituel. D’habitude, c’est beaucoup plus égal que ça. »

Dans cette même ville reconnue pour son maïs sucré, la productrice Isabelle Bédard observe un phénomène similaire. « Ce que je suis en train de finir de récolter est beau, mais dans le prochain champ, il y a [plein d’épis] que je ne ramasserai pas. Je pense que les graines ont pourri dans certains coins », a-t-elle raconté, le 17 août, relevant aussi une qualité affectée dans certaines variétés.

À Saint-Rémi, en Montérégie, Éric Vinet explique qu’une « meilleure sélection » à la main des épis est requise au moment de la récolte, qui exige parfois deux passages dans le même rang à quelques jours d’intervalle, puisque les plants n’arrivent pas à maturité en même temps. « Depuis deux semaines, on voit que les plants vis-à-vis les drains sont beaux, mais entre les drains, où il y a eu beaucoup d’eau, il y a des retards dans la levée. Ça va rendre pareil, mais il faut parfois reporter de deux ou trois jours la récolte pour les plants qui ne sont pas prêts », dit-il. M. Vinet présume que les producteurs qui récoltent de façon mécanique doivent avoir des pertes, car il est plus difficile, avec cette méthode qui ne permet qu’un seul passage pour la coupe, de faire une sélection des épis prêts à être cueillis.

Prix maintenus ou en légère baisse

Éric Vinet rapporte une bonne demande jusqu’ici dans son coin et des prix en kiosque qui se maintiennent entre 7 et 8 $ la douzaine depuis le début des récoltes. À Neuville, la demande semble au rendez-vous aussi, mais des producteurs observent que les prix sont passés de 11 $ ou 12 $ la douzaine en début de saison à 10 $ en date du 17 août. Selon Janie Côté, ce n’est pas suffisant pour couvrir les coûts de production qui ont bondi, mais elle estime que les clients ne voudraient pas payer plus cher.