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Les planches de vieilles granges du Québec sont toujours aussi recherchées et il semble qu’il y ait assez de bâtisses en réserve pour satisfaire cet engouement durant plusieurs années encore.
« Il y en a encore plein dans le fond des rangs, confie Danielle Pelletier, copropriétaire de Matériauthèques, une entreprise spécialisée dans la récupération, la préservation et la restauration du patrimoine québécois. C’est sûr que les bâtiments d’avant 1800 se font rares, mais les maisons et les granges construites en 1900 sont tout de même centenaires et nombreuses. » Entreprise familiale et artisanale, Matériauthèques possède deux ateliers, l’un en Beauce, l’autre dans l’Islet. « Je reçois beaucoup de demandes d’acheteurs de vieux bois et de propriétaires qui veulent faire démonter leurs bâtisses, poursuit-elle. Chaque mètre carré de matière ligneuse est récupéré à la main afin de préserver le cachet des matériaux. Notre chiffre d’affaires a doublé par rapport à l’an passé. Sans pour autant rouler sur l’or », s’empresse-t-elle de préciser.
Ce vieux bois (planches, poutres, etc.) est recyclé dans la fabrication de meubles, le recouvrement de murs, de planchers et l’érection de petites constructions. La planche de grange se vend au pied carré et le prix varie en fonction de la capacité de payer et de l’appréciation des acheteurs, si l’on peut dire. Selon Mme Pelletier, les ruraux sont moins disposés à investir beaucoup pour ce matériau, sans doute trop habitués à côtoyer ces vieilles installations souvent synonymes de pauvreté. C’est tout le contraire dans la grande région de Montréal, où la planche brute se vend 6,50 $/pi2, alors qu’elle rapporte 2,50 $/pi2 en Beauce et dans le Bas-du-Fleuve.
Il faut par ailleurs savoir qu’une partie du patrimoine bâti prend la route des États-Unis et de l’Europe, où des consommateurs sont prêts à y mettre le prix. Des entreprises comme Atmosphère & Bois importent par exemple du bois de grange du Canada vers la Belgique.
« On a un temps décrié cette pratique au Québec, rappelle Mme Pelletier. Mais c’est encore mieux que de voir ces matériaux enfouis ou brûlés en bois de chauffage. »