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Les producteurs de canneberges devront réduire leur récolte de 15 % en 2014 en raison d’un marché qui bat de l’aile au Québec et partout en Amérique de Nord.
« La production de la canneberge se développe trop », affirme M. Boissonneault, qui cultive l’atoca dans le Centre-du-Québec. En effet, il en coûte de 0,23 à 0,25 $ pour produire une livre de canneberges, et les acheteurs offrent environ 0,10 $ la livre, selon la présidente de l’Association des producteurs de canneberges du Québec (APCQ), Monique Thomas. « Les plus gros producteurs [ceux occupant des terres de 100 acres et plus] vont s’en sortir, mais les plus petits vivront des temps plus durs », affirme M. Boissonneault, visiblement inquiet de la situation.
Cette décision s’appuie sur un vote effectué lors du Cranberry Marketing Committee (CMC), à Washington, en faveur d’une réduction de 15 % des récoltes partout aux États-Unis. « Ce qui se passe aux États-Unis nous interpelle directement », déclare Monique Thomas, qui était présente au CMC. Il faut dire que 80 % de nos canneberges sont produites et transformées pour le marché américain. Le Québec exporte aussi sa production dans 25 à 30 autres pays, mais à très petite échelle.
Ainsi, lors d’une assemblée générale de l’APCQ il y a quelques mois, les 75 membres (sur 81 producteurs de canneberges au Québec) avaient choisi de suivre l’évolution des Américains et, surtout, les décisions prises au CMM. « Chaque fois que les États-Unis ont appliqué un marketing order, le prix de la canneberge a augmenté », a déclaré Mme Thomas. La dernière crise avait surgi en 2000 et, grâce à l’introduction des canneberges séchées, les producteurs ont pu se sortir du gouffre.
Les mesures pour les producteurs
Afin de trouver des méthodes pour réduire la production de canneberges, les agriculteurs pourront notamment faire appel aux agronomes du Club Environnemental et Technique Atocas Québec (CETAQ). Certaines des mesures envisagées consistent, entre autres, à diminuer les fertilisants ou à faucher des champs.
Par ailleurs, des actions devront être prises du côté de l’APCQ. En novembre dernier, l’association a créé un comité de développement de la canneberge, qui a pour mandat de trouver de nouveaux marchés. « Il faut travailler sur la demande; une campagne générique promotionnelle serait peut-être une solution », affirme la directrice générale de l’association.
Les statistiques publiées par l’APCQ sont frappantes. En effet, au Québec, la récolte du petit fruit rouge a doublé entre 2006 et 2012, s’établissant à près de 185,5 millions de livres recueillies en 2012. De plus, la superficie et les rendements par acre ont augmenté. Au Québec, on dénombre environ 8 000 acres de canneberges et chaque acre produit jusqu’à 22 000 lb. Malheureusement, les acheteurs n’ont pu absorber cette offre généreuse. Pourtant, au Québec, « les producteurs ont développé pour répondre à la demande. », dit Mme Thomas. En 2009, par exemple, les transformateurs appelaient les cultivateurs pour acheter plus de canneberges. Trois ans plus tard, temps requis pour effectuer la première récolte d’un champ, la demande n’était plus là. « Et en 2012, nous avons eu une récolte record », rappelle Mme Thomas.