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Les pesticides à base de néonicotinoïdes causent des dommages importants à de nombreuses espèces d’invertébrés utiles et jouent un rôle clé dans le déclin des abeilles, révèle une nouvelle méta-analyse du Groupe de travail sur les pesticides systémiques.
Ce groupe international réunit 50 scientifiques indépendants, dont la Dre Madeleine Chagnon, de l’Université du Québec à Montréal. La semaine dernière, il a présenté les conclusions d’une vaste revue de plus de 800 études scientifiques portant sur les impacts des insecticides de la famille des néonicotinoïdes.
L’usage de ces substances est très répandu au Canada, principalement en agriculture pour l’enrobage des semences de maïs et de soya. L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada a d’ailleurs établi « que les pratiques agricoles actuelles ayant trait à l’utilisation de semences de maïs et de soya traitées aux néonicotinoïdes ont des répercussions sur l’environnement en raison de leurs effets sur les abeilles et les autres pollinisateurs ».
Le Groupe de travail va plus loin puisqu’il vient de démontrer que les « néonics » comportent un risque élevé de dommages pour les abeilles mellifères et autres pollinisateurs comme les papillons, mais également pour une large variété d’invertébrés, dont les vers de terre, et de vertébrés, tels que les oiseaux. « Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole, et cette menace équivaut à celle que constituent les organophosphates ou le DDT », a déclaré le Dr Jean-Marc Bonmatin, du Centre national de la recherche scientifique en France. La Dre Madeleine Chagnon estime « qu’il existe suffisamment de preuves évidentes de préjudices pour instaurer des mesures réglementaires ».
Les auteurs recommandent « vivement » aux instances gouvernementales de prendre davantage de précautions relativement à l’usage de ces pesticides, de durcir la réglementation et de commencer à planifier leur suppression progressive à l’échelle mondiale ou, du moins, à élaborer des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde.
Pour sa part, la Fédération des apiculteurs du Québec réclame « des actions drastiques et rapides pour réduire l’usage des néonicotinoïdes ». Bien que réels, les progrès sur le terrain sont bien trop timides et bien trop lents, affirme-t-elle. Plusieurs groupes environnementaux, tels qu’Équiterre et la Fondation David Suzuki, demandent à nouveau aux gouvernements du Canada et des provinces d’interdire l’usage de cette classe de pesticides.