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L’analyse des données amassées auprès de 127 fermes de plus de 120 vaches au Québec et en Ontario a démontré que 2021 avait été une bonne année pour les grands troupeaux laitiers. Pour 2022-2023, Via Pôle d’expertise en services-conseils agricoles entrevoit que malgré les turbulences occasionnées par l’inflation, ces fermes laitières traverseront aisément la crise, à différents degrés.
En 2021, le chiffre d’affaires de la moyenne des 127 fermes évaluées se situait à 1,5 M$, ont expliqué les conseillers Michel Vaudreuil et Laurence Sylvain en présentant les résultats 2021 de l’analyse des grands troupeaux laitiers, le 7 décembre, à Thetford Mines, dans Chaudière-Appalaches. En 2022-2023, les revenus totaux des grands troupeaux laitiers devraient s’accroître de 15 %, soit 337 000 $ en moyenne. Cela s’explique d’une part par l’augmentation du prix du lait à la ferme, qui s’est accru de 15 % de janvier à octobre 2022, ainsi que du prix des bovins de réforme et des veaux laitiers, qui s’est accru de 10 % sur la même période. D’autre part, comme les fourrages ont été abondants en 2022 et que les inventaires sont pleins, les producteurs pourraient semer des plantes à meilleur rendement sur certaines parcelles ou des grains dont le prix est intéressant.
Toutefois, les analystes estiment que les dépenses connaîtront une augmentation de 20 %, soit 258 000 $ en moyenne, en raison de l’inflation. Le prix des grains à forfait, du diesel, des engrais, des semences, du plastique, des travaux à forfait et les frais d’entretien sont en augmentation. Sans oublier les taux d’intérêt, alors que la Banque du Canada annonçait justement une sixième hausse, de 50 points de pourcentage, au moment de la présentation. Le taux directeur atteint maintenant 4,25 %.
Les marges de profit, en valeur, resteront donc positives de 79 000 $ en moyenne. « C’est surprenant, mais c’est vrai quand même. L’inflation, on l’a mise sur tous les intrants, mais honnêtement, le prix du lait a quand même grimpé et ça couvre une pas pire partie », explique M. Vaudreuil.
Selon lui, un ralentissement de la croissance sera acceptable pour certaines fermes, mais les plus endettées n’auront d’autre choix que de réduire leurs dépenses. Le portrait n’est toutefois pas tout noir. « Des opportunités d’affaires, il va y en avoir. Il faudra être un peu plus créatifs dans vos affaires, et éviter d’être émotifs en disant : ‘‘Maudit diesel!’’ Il faut faire une mini planification stratégique pour vous repositionner un peu et voir s’il y a des opportunités, en ratissant un peu plus large que juste avoir le nez proche de vos résultats », a-t-il recommandé aux éleveurs. Il conseille également de s’entourer d’autres producteurs ou de conseillers avant de passer à l’action.
Une bonne année 2021 L’analyse des grands troupeaux laitiers, calculée à partir des données de 127 fermes à travers le Québec et l’Ontario, a démontré que 2021 avait été une bonne année en raison de la croissance des fermes. L’évolution d’un groupe de 46 fermes sur les 127, dont les données étaient disponibles entre 2017 et 2021, indique qu’il y a eu une augmentation de 30 % de la valeur des actifs des fermes, induisant ainsi une augmentation de la capacité d’emprunt de ces entreprises. La capacité de remboursement des emprunts a également connu une augmentation de 40 % pour la même période, notamment en raison de l’accroissement de la vente de lait depuis 2017, mais également de l’achat et du don de quotas, souligne le conseiller en gestion Michel Vaudreuil. « En gros, c’est vraiment le volume de lait. On a vraiment fait une croissance dans le lait. Là, c’est une analyse des grands troupeaux. Vous autres avez appuyé sur le piton d’achat de quotas et il est resté collé, alors quand il en rentre, il en rentre beaucoup, dit-il. Vous êtes en croissance. Les 46 qu’on a analysés, tout ce qu’ils ont pu ramasser en quotas, d’après moi, ils l’ont tout fait. C’est vraiment sur le volume. » |