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La pénurie de main-d’œuvre, la hausse du prix du carburant et l’augmentation du coût des équipements forcent les déneigeurs à augmenter leurs tarifs cette année, des hausses qui frapperont toutes les régions du Québec. La directrice générale de l’Association des déneigeurs résidentiels et commerciaux du Québec (ADRCQ), Annie Roy, parle d’une augmentation moyenne de 30 % à 40 % sur trois ans.
La pénurie de main-d’œuvre qui avait débuté avant la pandémie s’est accentuée au cours des dernières années, selon Mme Roy. Le travail de déneigeurs n’est pas toujours très attirant puisqu’il implique de travailler souvent la nuit et les fins de semaine, dit-elle. Or, les gens recherchent une qualité de vie et une conciliation travail-famille qui rendent le recrutement plus difficile.
Pour garder leur personnel, la rémunération doit être en conséquence. Cette mesure s’ajoute à une hausse des salaires qui sont passés d’environ 19 $ de l’heure en 2019 à un taux horaire moyen de 25 $ en 2022 et 28 $ en 2023. Certains propriétaires d’entreprises de déneigement acceptent de leur garantir un certain nombre d’heures. Le temps de formation des nouveaux employés a aussi un coût, comme le constate Mme Roy.
Des équipements plus rares
Les compagnies de déneigement doivent aussi faire face à une hausse du prix des pièces pour leurs équipements, et ce, à condition que celles-ci soient disponibles, car la disponibilité des pièces et de certains équipements est elle aussi en baisse. « On peut parler jusqu’à 30 % d’augmentation pour le prix des pièces, et ce chiffre est conservateur », selon Mme Roy. Le manque de main-d’œuvre touche aussi le secteur des mécaniciens. C’est donc plus long et plus coûteux de faire réparer la machinerie, constate Annie Roy. Les hausses de prix touchent aussi les pneus. Elles peuvent aller jusqu’à 40 % pour certains types de pneus.
Carburant
S’il est un secteur où les prix sont sujets à des variations, c’est bien celui du carburant où l’évolution des prix est toujours incertaine. « Personne ne peut prévoir l’avenir et l’évolution des prix du carburant », dit la directrice générale de l’ADRCQ. Le prix du diesel, qui était de 1,18 $ le litre à la fin du mois de juin 2019, était à 2,23 $ le litre à la fin de juin 2022. En juin 2020, il était descendu à 0,90 $ le litre et à 1,19 $ le litre à la même période l’année suivante. Pour faire face à ces variations, souligne Mme Roy, l’Association recommande aux déneigeurs d’inclure une clause carburant dans leurs contrats de déneigement en se basant sur un taux de référence. La facture chargée au client pourrait donc être majorée ou, le cas échéant, diminuée en fonction de la variation moyenne du prix du carburant.
Les frais fixes
Dans une moindre mesure, la facture de déneigement peut être influencée par la majoration des frais fixes parmi lesquels on retrouve, entre autres, les salaires de bureau, les bris aux propriétés, l’électricité, les taxes et les assurances. Les polices d’assurance ont elles aussi augmenté de 10 % à 15 %, selon Mme Roy.
D’autre part, Annie Roy croit que les nouvelles habitudes des travailleurs qui penchent davantage vers le télétravail pourront modifier les besoins de déneigement. Par exemple, si le déneigement peut être retardé en après-midi, cela pourrait permettre de réduire le prix.
Bref, pour assurer la survie de leurs entreprises, les déneigeurs tant résidentiels que commerciaux devront augmenter leur tarif. Ces hausses peuvent varier en fonctions des augmentations que le client a déjà assumées dans les années antérieures. Un client qui n’a subi aucune hausse au cours des dernières années doit s’attendre à payer plus cher cette année, selon la directrice générale de l’ADRCQ. Il semble qu’aucune région ne sera épargnée.
L’ADRCQ est affiliée à l’Association des propriétaires de machinerie lourde du Québec (APMLQ) et elle compte une cinquantaine de membres à travers le Québec.
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Ce texte est issu du dossier Déneigement : un hiver qui coûtera plus cher, de L’UtiliTerre, le cahier spécial de l’édition du 21 septembre de La Terre de chez nous.