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Mis à part des champs semés tardivement en juin et en juillet, les cultures de soya semblent prometteuses à travers le Québec.
« De façon générale, le soya est relativement avancé et les conditions semblent bonnes. Des producteurs ont trouvé un peu de pucerons ici et là, mais les populations ne dépassaient pas les seuils d’intervention. Je dirais que dans le soya, le potentiel est là », résume le chercheur du Cérom Gilles Tremblay.
Cette plante dite de lumière ne récupérera pas les retards de semis, mais plusieurs conseillers en région rapportent que rien n’est perdu pour autant. « Plus tu sèmes tard, plus la production d’entre-nœuds diminue. Mais ce n’est pas si grave, car cette année, les plants sont vigoureux et il semble y avoir moins de fleurs qui avortent. Donc, il y a un nombre moindre de fleurs au total, mais un plus haut taux de fleurs qui se transforment en gousses. En fin de compte, dans plusieurs champs, la récolte pourrait être très intéressante », fait remarquer l’agronome Benoit Côté, de La Coop Comax à Saint-Hyacinthe.
Au Centre-du-Québec, le soya se développe adéquatement, affirme Christian Arsenault de l’Agrocentre Vinisol à Nicolet. « On remarque une très bonne santé des plants. Il restera à effectuer le décompte du nombre de gousses et de fleurs, mais pour l’instant, tout est positif », analyse-t-il.
En Chaudière-Appalaches l’agronome du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) Louis Robert a eu vent d’un nombre accru de maladies fongiques dans le soya, mais estime qu’en général, le développement végétatif de cette plante se démarque avantageusement. « Les cultures semblent parties pour un bon rendement », dit-il.
Le maïs : du cas par cas
Dans les champs de maïs, l’année 2014 annonce des records… d’inégalité! Certains champs sont à oublier, d’autres afficheront de très bonnes performances. « La chaleur, combinée aux précipitations régulières, a été bénéfique au maïs, qui récupère du printemps tardif. Il y a des champs où les épis sont de très bon calibre. Ça promet. Mais à d’autres endroits, le manque d’uniformité dans l’égouttement se répercutera directement sur les rendements. Il y a plusieurs champs où le maïs situé entre les drains « court » après les autres. Il en résulte des tiges amincies avec des épis fluets. Il faudra par ailleurs y surveiller le risque de verse », témoigne Benoit Côté. Ce dernier soutient qu’une fois de plus, les conditions du sol ont fait la différence. « Ce qui fait souffrir cette année, c’est toujours la même rengaine : les mauvaises conditions de sol au semis et la compaction. Car les bonnes structures de sol ont mieux absorbé les excès d’eau de ce printemps pluvieux. »
Certaines portions de la Montérégie éprouvaient toujours des retards, comme le rapportait La Financière agricole du Québec, dans son dernier rapport. « Les cultures de maïs et des protéagineuses accusent toujours un retard de quelques jours à une semaine particulièrement. Par ailleurs dans cette région, on remarque un manque de population et un développement hétérogène des cultures en raison de semis tardif du printemps et des précipitations abondantes et du manque de chaleur. Plusieurs avis de dommage ont été signalé. Pour le maïs-grain, certains champs sont toujours au stade végétatif en ce début d’août alors que d’autres ont eu l’émergence des premières croix vers le 18 juillet ».
Au Centre-du-Québec, de même qu’en Chaudière-Appalaches la croissance du maïs ne posait pas de problème, au contraire, certains intervenants notaient de beaux champs.
Dans l’est du Québec, le maïs commençait à subir les effets de la sécheresse de juillet. « Heureusement que nous avons reçu de bonnes pluies ces derniers jours, car les feuilles du maïs commençaient à tourner sur elles-mêmes. Maintenant, ça va bien. Les croix ont commencé à sortir », mentionne Karine Laplante, technicienne au Groupe conseil agricole de la Côte-du-Sud.
Insectes ravageurs, une année record
C’est une année, jusqu’à maintenant, qui s’annonce particulièrement tranquille en ce qui concerne les insectes ravageurs. Jean-Philippe Légaré, biologiste entomologiste au Laboratoire du diagnostic en phytoprotection du MAPAQ, parle même d’une année quasi record en raison du faible nombre d’infestations. Bien sûr, quelques cas ont été répertoriés, dont l’altise à tête rouge qui a créé un vent de panique dans certains champs de maïs. « Les altises sont présentes en plus grand nombre cette année, et ce, dans différentes cultures. Difficile d’expliquer pourquoi. Un avertissement phytosanitaire a même été formulé dans le maïs grain où les populations ont augmenté en juillet, à certains endroits. L’insecte mangeait les soies des épis, ce qui pouvait nuire à la pollinisation », explique-t-il, ajoutant que le niveau d’infestation a par la suite diminué. En ce qui a trait au soya, les populations de pucerons ne causent pas de problèmes, quoique dans certains champs de Lanaudière le nombre d’insectes dépasse le seuil d’alerte, sans atteindre le seuil d’intervention.
Sauf l’Abitibi…
Si l’ensemble des producteurs du Québec s’en tire bien jusqu’à maintenant avec les insectes ravageurs, il semble y avoir une exception : l’Abitibi. « L’hespérie des graminées a défolié plusieurs cultures céréalières. En mangeant le feuillage, elle nuit évidemment aux rendements. Toujours en Abitibi, une très forte population de cécidomyie du chou-fleur entraîne des pertes dans les cultures de canola. Les populations de ce ravageur sont en croissance, notamment en Ontario », spécifie M. Légaré.