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« On prend une pelle et on arrache ça, cette digue-là », a lancé Marcel Groleau la semaine dernière lorsqu’il a visité le site des installations construites par Canards Illimités, dans la région de Sorel.
Les agriculteurs du coin sont aux prises avec des inondations depuis plusieurs années et ils augmentent la pression sur le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), responsable du barrage et de la digue.
En plus de réclamer le démantèlement des installations qui sont, selon eux, à la source de leurs maux, huit agriculteurs sont sur le point d’envoyer une mise en demeure au MFFP pour les pertes encourues en raison de la mauvaise gestion des infrastructures.
« Plutôt que de créer une aire de nidification pour les canards, les installations forment un bassin de sédimentation, déplore le producteur de sapins de Noël Georges Dutil en montrant du doigt les pierres qui retiennent l’eau de la rivière Pot au Beurre. Toute la merde se ramasse ici. »
Comme l’eau ne s’écoule pas correctement dans le fleuve Saint-Laurent, les terres agricoles sont inondées, explique le producteur. « À l’automne 2012, l’eau a monté sur mes terres et a gelé, signale-t-il. Les sapins sont tous morts. » La mise en demeure qu’il a envoyée au MFFP s’élève à 30 000 $ en dommages et intérêts.
De son côté, le producteur de grandes cultures Patrick Benoit affirme avoir perdu 300 000 $ à cause des inondations. « Ça nuit à la progression de notre entreprise tant d’un point de vue moral que financier », affirme-t-il. Selon l’agriculteur, la situation ne cesse de se détériorer depuis une dizaine d’années.
Autre son de cloche
Chez Canards illimités, l’organisme qui a construit et qui entretient le barrage et la digue pour le compte du ministère, on évite de commenter les propos des producteurs, histoire de « ne pas jeter d’huile sur le feu ».
« On comprend les producteurs, car ils essuient des pertes financières, déclare le directeur pour le Québec de Canards Illimités, Bernard Filion. Toutefois, quand on a établi le barrage, les terres des alentours produisaient du fourrage; maintenant, il y a beaucoup de grandes cultures. » Pour l’agronome, il existe un lien entre cette exploitation du territoire et l’augmentation des sédiments dans la baie. « Notre barrage ne crée pas de sédiments», fait-il remarquer.
Bernard Filion ajoute que son organisme a toujours collaboré avec le milieu agricole et continuera à le faire. « On doit avoir une approche de gestion du territoire pour régler cette situation », croit-il.