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Les corvées qui ont façonné le milieu agricole semblaient en voie de disparition, mais voilà que les producteurs utilisent de plus en plus Internet comme source d’entraide. Et ça fonctionne! Voici les corvées 2.0.
21 000 $ en dons
La Ferme Ölistik, de Sherbrooke, vient tout juste de terminer une campagne de sociofinancement sur Internet qui lui a permis de recevoir 20 442 $ en dons du public. « La campagne Internet a fait la différence. Nous avons pu rebâtir nos installations et redémarrer la production. Ça nous a aussi apporté beaucoup de soutien; des gens qu’on ne connaissait pas sont venus nous aider à reconstruire », témoigne le maraîcher Antoine Doyon. Rappelons que les deux serres chauffées à la géothermie qu’il possède avec sa conjointe avaient été détruites en janvier dernier par le vent.
Scénario similaire à Brébeuf, près de Mont-Tremblant, où la serre de la Ferme EcoLoko est partie en fumée en avril. L’entreprise étant en démarrage, les fonds s’avéraient insuffisants pour tout nettoyer et procéder à la reconstruction. Les propriétaires ont réussi à obtenir 4 250 $ à la suite d’une campagne de sociodons sur Internet. Ils ont aussi utilisé les médias sociaux pour convier les gens à une corvée. Des inconnus sont venus ramasser gratuitement les débris avec une pelle mécanique et un camion. D’autres ont aidé à poser le plastique neuf des serres. « Le soutien des gens, ça fait chaud au cœur. Ça te redonne foi en l’humanité. C’est ce qui nous motivés à repartir et à travailler 14 heures par jour, 7 jours par semaine », dit le copropriétaire Nicolas Kim.
La corvée grâce aux médias sociaux
Le 7 juin dernier, la Ferme du Gouffre à Charlevoix a été dévastée par un feu d’une rare violence. L’aide s’est rapidement organisée grâce aux médias sociaux. « En raison de la température chaude annoncée pour les jours suivants, il fallait ramasser tous les animaux morts et les débris au plus vite. J’ai fait un appel à l’aide sur Facebook, en accord avec les propriétaires. Et un grand nombre de personnes ont été sensibilisées, bien au-delà du secteur rural », mentionne Mélanie Gourde, intervenante en milieu agricole.
Nicol Simard et sa famille ont été ébahis par l’arrivée de plus de 40 bénévoles, qui ont travaillé pendant cinq jours. « Aujourd’hui avec Facebook, ce n’est plus juste une corvée entre agriculteurs. Un homme est même venu d’un village situé à 40 km pour nous aider. Et les gens ne kickaient pas sur l’ouvrage. Ils s’activaient du matin au soir. C’était beau à voir! » assure le producteur laitier qui reconstruira sa ferme en 2018. Certains ont offert des contributions importantes, comme l’entrepreneur venu gratuitement avec ses pelles mécaniques ou l’auberge TerreCiel qui a fourni de nombreux repas aux bénévoles, sans oublier les agriculteurs du coin venus avec de l’équipement lourd.
« Facebook, c’est tout un changement. C’est un grand facilitateur pour mettre en place des mesures d’aide », résume l’intervenante en milieu agricole. Une chaîne téléphonique n’aurait pas eu le même impact. Je me rends compte que l’esprit communautaire est encore là. Il faut juste le réveiller et indiquer clairement aux gens comment ils peuvent aider », conclut Mme Gourde.