Actualités 26 septembre 2014

L’énergie solaire au chalet

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L’autonomie en matière énergétique peut mettre à contribution le soleil, ce qui nécessite des mesures d’appoint, comme l’utilisation du gaz propane ou d’un poêle à combustion lente. Quant à l’investissement, on doit le voir à long terme. L’énergie solaire constitue néanmoins une solution stable et silencieuse qui ne demande que peu d’entretien.

À la retraite, Diane Simard passe le plus clair de son temps à son chalet, loin de toutes commodités. Elle ne revient pour ainsi dire à la ville que pour effectuer son lavage, payer les factures et acheter des provisions. Son chalet étant situé en plein bois en Haute-Mauricie, la question de l’autonomie énergétique revêt une grande importance.

Suite au transport de matières dangereuses

« J’en avais assez d’aller chercher du propane », dit-elle pour expliquer son choix de recourir à l’énergie solaire. Cette amante de la nature, propriétaire de son chalet depuis 40 ans, a consacré beaucoup de temps et d’efforts à transporter ses carburants, propane et essence. En motoneige ou en traîneau, elle devait parcourir près de 20 km et traverser plusieurs lacs pour s’approvisionner.

Trop consciente des risques liés à la manutention et à l’entreposage de ces combustibles, Diane Simard effectue l’achat d’un premier panneau solaire d’une quinzaine de watts en 1995. Déjà, elle apprécie le fait de pouvoir écouter les nouvelles, la météo et un peu de musique avec un appareil radiocassette. L’énergie solaire, se convainc-t-elle alors, peut remplacer le propane utilisé pour l’éclairage, ainsi que l’essence employée pour le fonctionnement de la génératrice, nécessaire lors de la réalisation de travaux et pour la recharge des outils sans fil.

Des avantages qui justifient l’investissement

« Le gros avantage de l’énergie solaire, témoigne-t-elle, c’est l’autonomie… et le silence. Une génératrice, ça génère beaucoup de bruit! Si nous vivons dans le bois, c’est parce que nous souhaitons avoir la paix. »

En 2006, après avoir acheté son système avec panneaux solaires photovoltaïques, Diane Simard a tout de même conservé ce qu’elle possédait déjà : une chaufferette au propane et un poêle à combustion lente. L’énergie éolienne a été écartée dès le départ : pas assez de vent et… trop bruyant à son goût! Son système est composé de six batteries pour stocker l’énergie, à près de 175 $/pièce, et de trois panneaux solaires de 64 watts produisant chacun quatre ampères-heure. Un onduleur de courant permet de gérer le système et de l’équilibrer. En tout, son installation lui a coûté près de 4000 $.

« Je l’ai vu comme un investissement à long terme, déclare-t-elle. Sur vingt ans, ça demeure plutôt abordable. Il ne s’agit pas d’un système artisanal, ça fonctionne bien! Comme nous sommes à la retraite, nous séjournons à notre chalet entre une douzaine et une vingtaine de jours à la fois. La situation est différente pour le propriétaire d’un camp de chasse qui n’y passe que quelques jours. Je n’ai jamais regretté mon investissement, et je pense ajouter un quatrième panneau. J’utilise le solaire principalement pour l’éclairage et la recharge d’appareils, ajoute-t-elle. Quand nous achetons des outils, nous demandons toujours le nombre d’ampères requis. Les vendeurs trouvent ça étrange! »

Le solaire, une affaire de spécialistes

Diane Simard recommande de consulter des spécialistes avant de se lancer dans une installation coûteuse. Élément capital, souligne-t-elle, les batteries doivent être installées à proximité des panneaux solaires. La distance qui les sépare déterminera d’ailleurs le calibre requis du fil électrique. Le plus coûteux des systèmes offrira une performance bien en dessous de son potentiel s’il est muni d’un fil trop petit. Songer au marché du matériel usagé fournit une solution de rechange fort acceptable pour acheter ces fils, fort coûteux.

Membre du Regroupement des locataires en terres publiques, Diane Simard a participé à la rédaction du Guide des énergies renouvelables pour les chalets et lieux de villégiature. Très complet et simple, le document a été produit par le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec. Il est d’ailleurs offert au www.guide-er.org.

François Castonguay est un spécialiste de la question chez Country Solar, une entreprise de consultants en matière énergétique auprès de gouvernements, d’entreprises et de particuliers (www.countrysolar.com). Il confirme que l’énergie photovoltaïque est particulièrement bien adaptée pour les chalets éloignés. Stable et nécessitant peu d’entretien, dit-il, le système possède une durée de vie de 25 ans.

« L’ensoleillement est amplement suffisant au Québec. Par contre, le solaire ne peut constituer la seule source d’énergie pour ceux qui habitent leur chalet à l’année. Pas plus qu’il n’est conçu pour ceux qui ne souhaitent pas se casser la tête avec ces questions. »

François Castonguay conseille et guide les clients vers les meilleures solutions. Plus qu’un fournisseur de services, il perçoit son rôle comme celui d’un éducateur. On ne se tourne pas vers les énergies renouvelables en claquant des doigts, affirme-t-il.

« C’est une adaptation sociale de passer de l’électricité d’Hydro-Québec aux énergies renouvelables », affirme-t-il.