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SCOTT — « On se fie à l’UPA pour régler un problème planétaire. » C’est sur ces mots qu’un producteur agricole du Sénégal a quitté l’an dernier Paul Doyon, président de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches. Au congrès de son organisation jeudi dernier, celui-ci a révélé cette anecdote pour illustrer le phénomène de l’accaparement des terres. Au Sénégal, a-t-il indiqué, une compagnie italienne a acheté 4 000 hectares l’an dernier; les paysans ont été chassés, et les contestataires, emprisonnés.
Au sujet de l’accaparement des terres, Paul Doyon dit n’avoir eu que des réponses « niaiseuses et insignifiantes » de certains politiciens, à commencer par le premier ministre, Philippe Couillard, et le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault. Il a aussi visé le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, reconnaissant toutefois ses récents efforts dans la négociation du Partenariat transpacifique. « L’agriculture du Québec n’a pas les moyens d’avoir un ministre de l’Agriculture qui boude l’UPA », a-t-il déploré.
Paul Doyon a aussi rendu hommage à Hervé Dancause, défait au poste de 1er vice-président. Il a parlé de la « fierté » et de la contribution au syndicalisme de cet homme, qui a notamment eu à fermer les livres de la Fédération de l’UPA de la Côte-du-Sud. Les délégués ont élu James Allen par 13 voix de majorité.
Le sujet des anciennes fédérations de la Côte-du-Sud, de Lévis-Bellechasse et de Lotbinière-Mégantic a d’ailleurs été évoqué au cours des délibérations. Les délégués ont rejeté massivement une proposition visant une représentativité en fonction de ces anciens territoires.
Résolutions
Le maintien de la gestion de l’offre et le contrôle des frontières ont par ailleurs retenu l’attention des 300 délégués. Ceux-ci ont discuté longuement de l’importation de lait diafiltré, apportant de nombreuses modifications et ajouts à une résolution demandant plus de vigilance aux frontières. Ils ont de plus voté en faveur d’une proposition demandant au nouveau gouvernement fédéral de priver de compensations les transformateurs utilisant ces substances laitières importées.
Animaux
Les délégués de la Chaudière-Appalaches ont aussi entériné à l’unanimité une proposition destinée à invalider certaines dispositions de la Loi sur les sanctions administratives pécuniaires en matière d’agriculture et d’agroalimentaire. La firme d’avocats Richer, de Sherbrooke, entend contester ces dispositions, jugeant que les délais de contestation des avis d’infraction sont trop courts. Les délégués ont par ailleurs exprimé leur profond mécontentement en ce qui concerne le projet de loi no 54 sur le bien-être animal. Les élevages agricoles doivent à leur avis en être exclus.