Actualités 28 août 2014

Le prix des terres agricoles explose

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L’activité foncière a été particulièrement intense – et rentable – en Montérégie, dans Lanaudière et dans les Laurentides.

La valeur des terres agricoles et des terres en culture transigées au Québec en 2011 a littéralement explosé, avec des hausses respectives de 18,2 % et 16,1 %. C’est ce que révèle la toute dernière analyse du marché publiée mercredi par La Financière agricole, qui a fait les compilations sur les transactions foncières en collaboration avec le Groupe AGECO.

Les chiffres dévoilés par La Financière ont de quoi étonner. En 2011, la valeur unitaire des terres agricoles s’est située à 7 490 $ l’hectare, tandis que la valeur des terres en culture a atteint le prix moyen de 8 885 $ l’hectare.

Il s’agit là – on le devine bien – de prix moyens. Dans certaines régions, la valeur unitaire des transactions a été inférieure à cette moyenne québécoise, tandis qu’ailleurs au Québec, dans les zones les plus « attrayantes », en Montérégie, dans Lanaudière et dans les Laurentides, le prix s’est gonflé pour atteindre 12 000 $ l’hectare, pour certaines transactions.

Il faut toutefois apporter des bémols sur la progression des prix sur les terres. Ainsi, si on exclut les régions les plus sollicitées par les acheteurs, le prix des terres agricoles a plutôt chuté de 2,8 %, tandis que le prix des terres en culture se dépréciait de 12,7 %. À vrai dire, la réalité n’a pas été la même pour tous les producteurs.

Il n’en demeure pas moins que les prix élevés du maïs-grain et du soya ont contribué à faire monter la valeur des terres. Un phénomène pas uniquement québécois, qui est également observé dans la région du Corn Belt américain, où le prix des terres a augmenté de 16 % en 2011.

« Plusieurs facteurs influencent les conditions locale d’offre et de demande des superficies transigées », fait valoir La Financière pour expliquer les écarts de prix entre les régions agricoles.

Inquiétant

Mais au-delà des apparences qui semblent montrer que les producteurs vendeurs ont fait des affaires d’or en 2011 se profile une réalité préoccupante, selon l’Union des producteurs agricoles (UPA), qui a fait connaître sa réaction à la suite de la publication de ces nouvelles données sur les transactions foncières dans le secteur agricole.

L’Union ne voit pas ces hausses comme une bonne nouvelle, mais plutôt comme un signal qu’il est temps de prendre les devants et « d’adopter une stratégie pour contrer le phénomène d’accaparement des terres ». Parce que selon l’organisation de producteurs, le portrait d’ensemble est préoccupant et exige qu’on agisse. « Cette hausse de la valeur des terres bonifiera néanmoins l’intérêt des investisseurs privés et des gestionnaires de fonds pour cette valeur refuge », craint l’Union. Elle rappelle que, «malgré nos lois et règlements visant à protéger notre patrimoine agricole, (le Québec) n’est pas isolé du reste du monde et que plusieurs grandes fortunes québécoises et acteurs financiers privés se positionnent déjà dans le marché des actifs fonciers au Québec et au Canada ».

Précisons, par ailleurs, que depuis 2007, la valeur unitaire des terres transigées montre un taux de croissance annuelle de 9,5 %, pour les terres agricoles, et de 9,1 % pour les terres en culture.