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SAINT-FÉLICIEN — Grâce à l’Accord de libre-échange signé entre le Canada et la Corée du Sud, qui fera disparaître les barrières tarifaires de 30 à 50 %, les producteurs de bleuets partent à la conquête de ce marché de près de 50 millions d’habitants.
« Cet accord exercera un gros impact pour notre entreprise, car 90 % de notre production est destinée à l’exportation », souligne Jean-Pierre Senneville, vice-président aux ventes de Bleuets sauvages du Québec. Afin de profiter de cette entente le plus rapidement possible, des représentants de l’entreprise se trouvent en mission commerciale en Corée en ce moment.
D’ici 7 ans, les frais de douane de 30 % pour les bleuets surgelés, de 45 % pour les bleuets déshydratés et de 50 % pour le concentré devraient être progressivement éliminés. Les termes définitifs de l’entente ne sont pas encore connus, mais ils devraient être dévoilés sous peu.
Ces frais nuisaient considérablement à l’industrie du bleuet québécois, car les Américains ont signé un accord de libre-échange avec la Corée en 2012. « Avec des frais aussi élevés, on n’était pas capable de les concurrencer », constate M. Senneville, qui se réjouit de l’entente.
Mario Bussière, propriétaire de Bleuets Nordic, une entreprise spécialisée dans la déshydratation des bleuets, croit que cette entente permettra à ces petits fruits canadiens de conserver et éventuellement d’augmenter la clientèle coréenne, malgré quelques années de retard sur les États-Unis. « Les Américains ont signé une entente en 2012, alors que celle entre le Canada et la Corée n’entrera en vigueur qu’en 2015 », fait-il remarquer. Les frais de douane diminueront graduellement par la suite, mais les Américains conserveront un certain avantage pendant encore quelques années. En dépit du retard sur les Américains de cet accord, M. Bussière tient à souligner le travail remarquable effectué par nos représentants gouvernementaux dans ce dossier. « Ce type d’accord fait des heureux et des moins heureux, mais à terme, tout le monde en bénéficie du libre-échange. Des tarifs douaniers de 45 % ne sont bénéfiques pour personne », ajoute-t-il.
Le bleuet demeure un produit exotique de luxe en Corée, mais les producteurs espèrent que la baisse des frais douaniers fera augmenter la consommation de ce petit fruit au fur et à mesure qu’il deviendra plus abordable pour les consommateurs. Les producteurs comme Bleuets Nordic comptent revenir au niveau de ventes d’avant 2012 le plus rapidement possible, et éventuellement, le surpasser, lorsque les barrières tarifaires seront complètement disparues. D’ici là, ils ont l’intention de profiter du taux de change favorable pour faire concurrence aux bleuets américains.
Au final, les producteurs en tireront profit, car il y aura plus de marchés pour l’écoulement des fruits, souligne Gervais Laprise, directeur général du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec. Cette entente exercera toutefois un impact favorable plus marqué chez les transformateurs et les producteurs. « C’est une bonne nouvelle, car depuis que les États-Unis avaient conclu une entente avec la Corée, on avait carrément perdu ce marché », dit-il.
D’autres ententes avec le Japon et la Chine pourraient être ratifiées au cours des prochaines années, ce qui ouvrirait des marchés supplémentaires aux producteurs et transformateurs.