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TROIS-RIVIÈRES — Il a été radié de sa profession à sept reprises par le Collège des médecins. Ses prises de position controversées à la radio font régulièrement la manchette. Mais en compagnie des chevaux, le « Doc Mailloux » redevient Pierre, cet adolescent qui travaillait durant l’été à la ferme de son parrain à Normandin, au nord du lac Saint-Jean.
« Mon amour et mon talent pour les chevaux, je les tiens de lui. C’était un marchand qui vendait des percherons aux jobbers qui travaillaient dans les chantiers. Et puis, quand ils en revenaient, il les rachetait pour les refiler aux agriculteurs. »
Au plus fort de sa passion, le plus célèbre des psychiatres du Québec possédait 19 chevaux. Sur son ranch situé aux limites de Trois-Rivières, Pierre Mailloux s’adonnait à l’élevage de chevaux sauteurs. En fait, il ne se contentait pas de les dresser, puisqu’il se livrait à des expériences génétiques. « Je voulais prouver qu’on pouvait développer, ici au Québec, des chevaux de haut niveau sans avoir à les importer. » Il considère avoir réussi avec Aramisse, une jument née d’un double croisement entre des chevaux canadien, allemand et français.
L’attachement de ce Bleuet d’origine à la nature n’est pas feint. En arrivant en Mauricie à la fin des années 1970, il acquiert une propriété de 180 acres et durant trois ans, bûche lui-même pour 42 000 pieds linéaires de bois afin de construire sa maison.
Amputation
En 1988, alors qu’il venait en aide à une dame en panne sur la route, un chauffard le percute. Amputé de la jambe gauche, Pierre Mailloux continuera malgré tout à pratiquer l’équitation, mais cette fois, pour le simple plaisir. C’est plutôt à une cavalière qu’il laissera la tâche de faire monter ses bêtes lors des compétitions.
Homme aux multiples chapeaux, Pierre Mailloux a également tâté de l’agriculture dans les années 1980 et 1990 à la Ferme Piluma, à Saint-Basile dans la région de Portneuf, aux côtés de son frère Luc, qui veillait aux opérations. En tant que créateurs du Saint Basile et du Chevalier Mailloux, ils figurent même parmi les pionniers de la fabrication de fromages au lait cru au Canada. Fidèles à leur réputation de batailleurs, les frères Mailloux ont même mené la guerre à la Fédération des producteurs de lait du Québec et au gouvernement qui, à l’époque, n’autorisait que les fromages fabriqués avec du lait pasteurisé.
Personnage controversé s’il en est un, celui qu’on surnomme le « Doc Mailloux » s’adoucit dans ses échanges avec les voisins. « Ils sont toujours prêts à me donner un coup de main. Je me tiens bien tranquille », conclut-il avec un sourire.
Bernard Lepage, collaboration spéciale.