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SAINT-GRÉGOIRE — À 68 ans et après presque 40 ans d’implication dans le milieu agricole, Laurent Pellerin a finalement pris sa retraite de la vie publique à la fin mai.
Celui qui a tour à tour été président de la Fédération des producteurs de porcs du Québec (1985-1993), de l’Union des producteurs agricoles (1993-2007) et de la Fédération canadienne de l’agriculture (2009-2010), puis président responsable de la direction générale du Conseil des produits agricoles du Canada (2010-2017), a tiré sa révérence. La Terre l’a rencontré sur sa terre pour revenir sur le parcours hors du commun de ce « gars de mécanique » qui aime que tous les engrenages soient en place.
Le parcours public de Laurent Pellerin n’est pas nécessairement terminé. « Je ne dis pas non », affirme-t-il quand on lui demande s’il va entreprendre un nouveau mandat quelque part. Il exclut cependant la politique.
Pour le moment, il a été occupé à sa ferme par les sucres, les semis et la fabrication d’une remorque en métal. Il se promet de vraies vacances l’hiver prochain, entre le jour de l’An et les sucres, avec un voyage en roulotte dans le sud des États-Unis.
Ses débuts au porc
« Il n’y a jamais eu quelque chose de très planifié, très calculé », raconte celui qui est devenu président de la Fédération des producteurs de porcs du Québec en 1985, après avoir été président de son syndicat local et membre de l’exécutif provincial. Le grand fait d’armes de ces années a été la mise en place de l’encan électronique. « C’était une situation tendue, conflictuelle », se souvient Laurent Pellerin, qui rappelle qu’un premier plan conjoint a été aboli en 1981 en raison de l’opposition de l’Office des producteurs de porcs du Québec, qui était « proche des meuniers et des intégrateurs ». À force de conviction et de négociations, l’opération s’est avérée un succès, notamment grâce à l’équipe mise en place et aux gains que permettait la première convention, comme un meilleur prix et des garanties de paiement.
14 ans à la tête de l’UPA
En 1993, Jacques Proulx fait savoir qu’il ne se représentera pas à la tête de l’UPA. Laurent Pellerin est déjà à l’exécutif et décide de se présenter. Il sera finalement élu en décembre de la même année.
Laurent Pellerin espère avoir contribué à l’« émancipation » des producteurs en dehors de l’agriculture, comme avec la création des clubs-conseils en agroenvironnement et du Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec. Le retrait du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) donne l’occasion aux producteurs « d’occuper ce territoire-là ».
« On a été instigateurs de La Financière agricole du Québec [FADQ] », ajoute Laurent Pellerin, qui précise que la fusion du crédit et des assurances agricoles avait notamment permis un élargissement du Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA). Laurent Pellerin défend encore aujourd’hui la place de l’UPA au conseil d’administration de la FADQ. « J’y vois une préservation de l’argent des producteurs; c’est une saine gestion », assure l’ancien président, qui rappelle que le conseil ne signe pas les chèques, mais donne plutôt les orientations.
Laurent Pellerin est également fier du « rayonnement » de l’UPA, notamment par la fondation d’UPA DI, la participation à AgriCord et le partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) signé en 2012 par Marcel Groleau. Il ressent aussi une certaine fierté lorsque des employés formés par l’organisation poursuivent leur carrière ailleurs dans d’importantes fonctions.
Rôle canadien Après pas moins de 14 ans à l’UPA, la carrière de Laurent Pellerin a pris ensuite un tournant canadien. « Il y a un “piège” dans l’implication syndicale. Tu vois l’utilité; c’est une façon de faire avancer ta ferme et la collectivité », raconte Laurent Pellerin, qui est élu président de la Fédération canadienne de l’agriculture en 2009. Il quitte cependant ce poste sans terminer son mandat de deux ans lorsqu’il décide de postuler pour celui de président et responsable de la direction générale du Conseil des produits agricoles du Canada. Le Conseil travaille à superviser la gestion de l’offre dans la volaille et les œufs ainsi que les organismes nationaux de promotion et de recherche. « Quand la gestion de l’offre est menacée, on ne peut pas se contenter de dire qu’on va seulement la préserver », estime Laurent Pellerin, qui s’est assuré de moderniser certains aspects de la gestion de l’offre comme la formule d’allocation de la croissance pour le poulet ou l’accélération de la réponse aux demandes du marché dans les œufs. |