Actualités 29 septembre 2014

La Motte, d’air pur et d’eau dure

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La Motte, en Abitibi, a reçu la visite d’un journaliste du magazine Vivre à la campagne. Après la publication en mars dernier du texte primé, une œuvre de Margot Lemire qui expliquait pourquoi son village est l’endroit où il fait le mieux vivre au monde, voici le reportage réalisé au cours de notre visite, le second volet de notre prix.

Bienvenue à La Motte!

Mettre les pieds à La Motte, c’est entrer dans un univers unique, simple et attachant. Margot Lemire écrivait qu’au village, Flo et Lise tiennent le magasin général où l’on retrouve les tomates fraîches, les bettes à cardes bio de la Turlutte et du Point de Rosée. Les clous et les bonbons y sont encore vendus à la cenne. Tout est vrai, plus que réel et bien au-delà. Il manquait seulement les enfants qui offrent des pommes à Ti-Gars, le poney.

margot150« Vivre ici heureux occupe toute notre existence », disent-elles, expliquant que « devenir une ville » ne fait pas partie des objectifs de cette communauté rurale. De même, ce « village gaulois » est allergique aux politiques dites mur à mur. La Motte a plutôt choisi d’être un espace de cultures. Elle a vivement protesté contre la campagne de la MRC d’Abitibi voulant promouvoir l’image d’une région « D’amour et d’eau pure », en référence à l’esker où est puisée la meilleure eau du monde.Disons tout de suite que La Motte est décrite par ses représentants comme un village d’artistes et d’artisans. « C’est plein de coquetteries », explique à sa manière Margot Lemire, elle-même poétesse et gagnante du prix littéraire d’Abitibi-Témiscamingue en 1989. Voilà une vingtaine d’années, avec son amie Jocelyne Wheelhouse, elle formait un comité de développement et se lançait dans une vaste consultation de la population. Résultats sans équivoque, les deux complices doivent mettre la pédale douce avec le développement. Les Lamottois, notent-elles, tiennent à leur identité  tout autant qu’à la paix tranquille et à la qualité de vie de leur village.

« Nous, c’est d’amour et d’eau dure », proteste le maire René Martineau, loin de vouloir cacher la réalité. L’eau de La Motte n’a rien de comparable avec sa voisine de Saint-Mathieu où est située la source d’approvisionnement de la compagnie d’eau embouteillée Eska.

En poste depuis une quinzaine d’années, René Martineau convient que ses 438 habitants veulent être les premiers dans tout. Il est particulièrement heureux de compter de nouvelles jeunes familles, disant qu’une maison se vend en moins de trois semaines à La Motte. Quelques fois par mois, il doit répondre par la négative à ceux qui cherchent des terrains à vendre, rappelant que 80 % du territoire est réservé à l’agriculture, y compris les rives de l’Harricana. Conscient du potentiel de sa municipalité, il se doit de favoriser la construction dans le périmètre urbain, étant donné qu’il n’y a pas d’aqueduc et qu’il est privé du droit d’ouvrir d’autres rues.

« J’ai seulement trois maisons sur un rang », note-t-il, pestant contre le fait qu’il dispose de la même enveloppe budgétaire qu’il y a 16 ans pour entretenir 70 km de chemins (58 km en hiver). Pis, il ne décèle aucune volonté gouvernementale de rouvrir la valve pour redonner un peu d’oxygène aux municipalités rurales. Dans cette veine, il déplore également la fermeture du comptoir de la caisse populaire Desjardins en 2003.

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