Actualités 3 juin 2015

« La maîtresse d’acier » de Gaston Lepage

Il y a maintenant huit ans que Gaston Lepage est propriétaire d’un hélicoptère, « un cadeau d’anniversaire de moi à moi ». Il en a d’ailleurs pris livraison chez le fabricant même en Californie. Il a mis 22 heures de vol, réparties sur 4 jours, pour le rapporter au pays et débarquer « en pleine tempête de neige ».

L’appareil, un Robinson R44 à quatre places, est du même type que celui employé, sans doute, par les trois évadés de la prison d’Orsainville le printemps dernier. Gaston s’est d’ailleurs fait taquiner à ce sujet.

J’en parlerai dès que l’argent sera déposé dans mon compte en Suisse », rétorque-t-il du tac au tac à ses interlocuteurs. Il trouve d’ailleurs « bizarre » qu’on ait mis autant de temps à trouver l’appareil « habituellement assez facile à trouver.

Il lui faut moins de sept minutes pour atteindre Montréal à bord de son hélicoptère. À une certaine époque, il avait obtenu la permission d’utiliser l’héliport du Journal de Montréal. L’année où Gaston a suivi ses cours pour obtenir son brevet de pilote, le fondateur du journal, Pierre Péladeau, est décédé et son hélicoptère aussitôt vendu. Par l’intermédiaire de connaissances, Gaston a pu entrer en communication avec le pilote. En milieu habité, un héliport doit être homologué et pas question de se poser dans le premier espace libre. Aujourd’hui, il utilise un scooter pour atteindre ses lieux de travail. Maniable, ce véhicule est facile à garer, qualité essentielle aux yeux de Gaston.

Un espace de stationnement, observe-t-il, ça revient au même prix que louer un penthouse.

Question cohabitation, Gaston se dit fort conscient du niveau de décibels émis par son engin volant. Pour minimiser l’impact, il veille donc à emprunter un itinéraire différent à chaque vol. 

« Je pars et je décolle le plus rapidement possible, soutient Gaston. Je sais que mon hélicoptère fait du bruit, alors j’essaie d’être le plus respectueux possible de mes voisins. »

« C’est sa maîtresse d’acier », reconnaît volontiers Louise Laparé, consciente de l’importance de voler pour son compagnon.