Résidente du quartier Champfleury, à Laval, Mariane Massé trouvait que son entourage manquait de verdure. Qu’à cela ne tienne, elle a pris les grands moyens pour y remédier. Le printemps dernier, elle a organisé une plantation d’arbres qui a connu un vif succès, plus de 130 arbres ayant été mis en terre le 2 juin. « Cela a vraiment été extraordinaire, et les citoyens ont vraiment apprécié », témoigne-t-elle aujourd’hui.

Pendant son congé de maternité, Mariane Massé s’est offert des promenades dans son quartier. Elle a alors pris conscience du déboisement effectué pour faire place à de nouvelles habitations. C’est ce qui l’a amenée à lancer son initiative, nommée Plantaction (www.plantaction.org).

« Mon quartier, explique-t-elle, est en pleine expansion, et il y a beaucoup de nouvelles constructions. Des petits boisés ont disparu pour leur laisser la place. Il y a donc une importante perte de verdure. Après avoir consulté le règlement municipal, j’ai constaté qu’on incitait les gens à planter des arbres, mais sans les y obliger. »

Plutôt que de s’acharner à vouloir changer ce règlement, Mariane Massé a eu l’idée de proposer un projet de plantation. Une fois le feu vert obtenu de la Ville, elle a fait du porte-à-porte afin d’identifier les citoyens qui voulaient participer à cette plantation collective. En plus de trouver les bénévoles nécessaires, installer des affiches et rédiger des communiqués pour la presse locale, elle a cherché des commanditaires pour combler les demandes, la Ville ayant limité son offre à une centaine d’arbres.

Le jour venu, une vingtaine de bénévoles ont travaillé ferme sous une pluie battante pour soutenir les résidents. Tout était fourni : arbres, terre, compost et tuteur. Mariane Massé note qu’elle a reçu le soutien de Véronique Gauvin, du parc de la Rivière-des-Mille-Îles, pour planifier le jour J. Son conjoint, Enrico Asselin, s’est pour sa part chargé de la fabrication du site Web.

« Je veux répéter l’expérience l’an prochain, assure la jeune femme. Comme la Ville désire privilégier un autre quartier, je vais devoir solliciter des commanditaires. »

Le projet de Mariane Massé a été bien reçu par la Ville de Laval. Coordonnatrice des projets spéciaux, Mélanie Raymond indique que la municipalité a planté 1000 arbres cette année, notamment dans le but de lutter contre les îlots de chaleur. Dans la capitale des fleurs, dit-elle, on veille aussi à encourager le secteur horticole. Cet automne, on y tiendra d’ailleurs trois journées Troc tes plantes dans le but de favoriser le partage des vivaces entre résidents.

Les Fleurons

Il a fait beau et très chaud au Québec cet été. Juste assez pour les vacanciers, mais beaucoup trop pour les fleurs. Les cinq classificateurs engagés par Les Fleurons du Québec pour évaluer les progrès ornementaux de 150 municipalités ont durement pris conscience de la détérioration du climat.

« Les changements climatiques vont nous affecter de plus en plus », résume le responsable des classificateurs, Luc Grégoire. Celui-ci indique que les membres de son équipe ont profité de leurs visites pour échanger justement avec les autorités municipales sur l’importance de favoriser le couvert végétal des arbres tout autant que l’horticulture.

Rappelons que, l’an dernier, près de la moitié des municipalités ont obtenu un fleuron supplémentaire. À la suite des nets progrès notés par les classificateurs cet été, la 7e édition de cette classique pourrait bien être celle de la première remise d’un 5e fleuron au Québec. La réponse le 15 novembre.