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Les projets défilent à une vitesse impressionnante pour l’étudiant Félix-Antoine Couture. Celui-ci prévoit démarrer sa production ovine en 2024, quelques mois à peine après avoir effectué un stage dans un cadre idyllique : une fromagerie fermière perchée à près de 2 000 mètres d’altitude dans les montagnes suisses.
Le bâtiment rustique abrite à la fois l’étable, la fromagerie et le logis des agriculteurs. Il est adossé à un gigantesque rocher qui le protège des avalanches de neige, lesquelles avaient emporté l’ancienne ferme.
Bien que les Européens soient réputés pour être avancés sur le plan technique, Félix-Antoine Couture a été impressionné par l’inverse. « C’est de voir la proximité avec leurs méthodes ancestrales. Le fromage est fait en petites quantités. L’eau est chauffée sur feu de bois. Il n’y a pas d’électricité. Ils amènent les vaches dans les montagnes juste l’été pour qu’elles aient un pâturage avec des herbes différentes et plein de fleurs; ça donne un goût floral au fromage. C’est impressionnant, car tu arrives là à 2 000 mètres. C’est super haut, avec des falaises, et […] il y a des vaches partout! » raconte celui qui termine présentement une technique en production animale à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), campus de La Pocatière.
Ce type d’agriculture pratiqué dans des endroits escarpés est exigeant, assure Félix-Antoine. Faute de pouvoir recourir à de la machinerie, le producteur doit se tourner vers un autre type de machine : son corps. « Même les épandages d’herbicide se font à la main. Les gens sont intelligents dans leur façon de se protéger quand même; on se promène avec un habit d’astronaute! L’idée, c’est de mettre le moins de pesticides possible, alors on marchait avec notre applicateur et on vaporisait uniquement les plants de chardon. »
Un élément qui l’a agréablement surpris chez les Suisses est la fierté que suscitent les produits locaux. « Les gens ont le souci d’acheter une qualité. Ils sont fiers de consommer les produits de la Suisse. Ça fait partie de leur identité; ils ont une appartenance à leur agriculture », décrit-il.
Au printemps prochain, après ses études à l’ITAQ, il se lancera en production ovine, dans des bâtiments que lui loueront ses beaux-parents.
« C’est difficile pour la relève de débuter, surtout quand il faut acheter de la terre. C’est donc une occasion incroyable pour moi de pouvoir louer une bergerie et d’avoir un lien avec les entreprises [de mes beaux-parents], de qui je pourrai acheter les fourrages, la paille, etc. J’ai commencé à tout nettoyer. Je vais refaire les lignes à l’eau avec l’objectif de rentrer les animaux en mai 2024. »
Il envisage de commencer ensuite une formation universitaire en agronomie, tout en poursuivant son élevage qui misera sur 350 brebis. Une fois ses études terminées, il évaluera différentes possibilités. Il pourrait soit conserver son élevage ovin et employer le temps qui lui reste comme enseignant en agriculture ou comme conseiller, soit bifurquer vers son rêve de départ d’être producteur laitier.