Depuis 6 ans, Florence Saint-Yves, 17 ans, monte tranquillement, avec ses parent, son futur métier, celui d’agricultrice de micropousses. Atteinte de trisomie 21, Florence a créé ce projet avec son père, qui lui fait l’école à la maison. Lorsqu’elle aura 18 ans, ses parents lui transféreront l’entreprise Les petites pousses de Florence, située à Sainte-Béatrix, dans Lanaudière.

« Pierre-Alexandre [son père] a construit ce projet parce qu’il permet de développer son autonomie et de lui offrir un travail gratifiant plus tard. Les tâches sont routinières et faciles », explique Julie Pilon, la mère de Florence. De plus, ce projet permet à la jeune entrepreneure d’apprendre certaines notions scolaires, comme le calcul, et l’aide à développer sa motricité fine et son côté social. 

Chaque semaine durant l’année, Florence remplit une dizaine de plateaux de terre d’environ 45 cm, une tâche qu’elle aime faire. « J’adore me salir », s’exclame-t-elle, ajoutant qu’elle écoute de la musique en même temps. Ses parents prennent ensuite le relais pour semer les graines qu’elle a préalablement pesées. Après une dizaine de jours, il est temps de récolter les pousses et de faire le tri pour enlever les écales ou autres résidus. Ensuite, elle les emballe selon les mélanges – soit traditionnel (radis, pois et tournesol) ou festif (roquette, cresson, radis et brocoli) – et fait la livraison aux clients. Les dix plateaux donnent une cinquantaine de sacs. L’été, elle double la quantité pour en vendre aussi dans des marchés. « Les sacs durent une dizaine de jours et il ne faut pas les laisser dans le fond du
frigo », met en garde l’agricultrice. 

Plus Florence prend de l’expérience, plus elle est capable d’accomplir les tâches seule. « Plus tard, j’aimerais faire encore plus de pousses », affirme-t-elle, tout en précisant qu’elle aimerait faire un autre métier également.