Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Si tu parvenais à voyager dans le temps grâce à une machine et que tu te retrouvais au beau milieu du potager de ton arrière-arrière-grand-mère, il y a fort à parier que tu apercevrais des légumes qui te sont étrangers. C’est que ton aïeule cultivait des variétés de légumes qui sont aujourd’hui qualifiées de patrimoniales. Il s’agit de légumes anciens qui sont sur le marché depuis au moins 50 ans – certaines définitions parlent de 85 ans – et qui n’ont pas évolué au cours de cette période.
Défier gentiment la nature
Pour survivre, tout ce qui est vivant doit s’adapter à son environnement. Les légumes que nous consommons tous les jours ont donc subi diverses transformations génétiques au fil du temps et continuent d’en subir, que ce soit par l’entremise de la pollinisation croisée effectuée par dame Nature ou de croisements forcés par la main de l’homme. Ce que tu manges aujourd’hui n’a plus exactement les mêmes caractéristiques que ce que mangeait la maman de la maman de ta maman du fait de cette évolution. Heureusement, certains passionnés de botanique ont précieusement conservé des semences de légumes d’autrefois.
Une culture différente
Quelques règles s’imposent afin de conserver la pureté des semences patrimoniales. Pour éviter qu’une pollinisation croisée ait lieu, il faut disposer les plants de tomates patrimoniales à au moins cinq mètres de distance d’une autre variété. Quant aux concombres, il faut les garder à au moins un kilomètre de toute autre variété, sans quoi ces légumes anciens seront « contaminés » par les gènes des plants modernes.
Faire revivre le passé
Si certains prétendent que les légumes patrimoniaux ont meilleur goût ou sont plus résistants à notre climat et aux envahisseurs, cela n’est pas toujours vrai. Il n’y aurait donc pas d’avantages particuliers à cultiver ces semences, outre la magie d’accéder à des légumes qui n’existeraient plus autrement, une poésie qui en vaut la chandelle.
Pourquoi ne pas planter quelques tomates Mémé de Beauce, d’énormes fruits d’un kilo chacun? Ou des concombres Tante Alice, délicieux et faciles à digérer? Mieux, du melon brodé d’Oka, un fruit rond juteux à la chair orangée. Le choix ne manque pas!
Semer ce type de légumes nous permet de recréer en partie les potagers d’autrefois et d’accéder à des textures et des saveurs qui ont disparu. Quelle belle façon de voyager dans le temps, n’est-ce pas? Et ce n’est pas de la science-fiction!