Jeunesse 31 juillet 2023

De kessé : l’appellation réservée 

As-tu déjà vu les mentions « agneau de Charlevoix » ou « vin du Québec » sur certaines étiquettes? Il s’agit de reconnaissances officielles nommées appellations réservées. Seuls les produits qui satisfont à tous les critères propres à une appellation peuvent l’inscrire sur leur emballage. Ainsi, l’agneau de Charlevoix ne peut pas avoir été élevé en Outaouais! 

Des produits contrôlés 

Il existe différents types d’appellations réservées. L’appellation d’origine (AO) et l’indication géographique protégée (IGP) impliquent que la production et la transformation soient faites dans une région délimitée. Par exemple, l’appellation réservée « vin du Québec » désigne des vins qui sont produits uniquement avec des raisins qui poussent sur le territoire de la province. Le maïs sucré de Neuville provient obligatoirement d’une petite municipalité du même nom située près de Pont-Rouge. 

L’appellation réservée relative à une spécificité (AS) a pour objectif de mettre en valeur une caractéristique du produit. Le fromage de vache de race canadienne, une vache patrimoniale rare et menacée, fait partie de cette catégorie : il est conçu uniquement à partir du lait de ce bovin. 

L’appellation réservée relative au mode de production telle l’appellation biologique désigne des aliments qui contiennent peu ou pas d’ingrédients et d’additifs non agricoles.

À quoi ça sert?

Ces reconnaissances permettent de garantir la qualité d’un produit. Elles servent également à protéger un savoir-faire de génération en génération. De plus, elles aident à se prémunir contre la concurrence. Par exemple, un producteur étranger peut décider de produire un cidre de glace dans le sud de l’Espagne en utilisant des pommes de la France qu’il aura préalablement congelées dans un immense congélateur. Ce vin liquoreux ne pourra pas porter l’appellation « cidre de glace du Québec » puisqu’il n’aura pas été produit en sol québécois avec des pommes congelées naturellement comme l’exige la règle. De plus, le producteur d’Espagne pourra utiliser des colorants et ajouter des arômes artificiels, chose qu’il est interdit de faire pour obtenir l’appellation réservée. 

Une tactique internationale 

Plusieurs pays ont des appellations d’origine contrôlées (AOC), le même principe que nos appellations réservées. Un champagne, par exemple, doit obligatoirement être produit dans la région française de Champagne. On peut produire des vins effervescents partout dans le monde, mais si ceux-ci ne sont pas originaires de cette région, ils doivent s’appeler « mousseux ». C’est la loi!