Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
L’ancien président de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et l’agroalimentaire québécois, Jean Pronovost, est décédé le 26 décembre à l’Institut de cardiologie et de pneumologie de Québec. Il avait 80 ans.
Jean Pronovost n’était pas prédestiné à œuvrer dans le monde agroalimentaire. Sociologue de formation, il a travaillé comme sous-ministre au sein de divers gouvernements et ministères avant de se voir attribuer la présidence de la commission qui a fait connaître son nom dans le milieu agricole en 2008.
« Dans tous les ministères qu’il a faits, l’Environnement, l’Économie et l’Éducation, il n’avait jamais été impliqué au ministère de l’Agriculture. C’est peut-être pour ça d’ailleurs que le gouvernement a pensé à lui en 2006 pour présider la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois », mentionne le président de l’Institut Jean-Garon, Simon Bégin.
Cette brève incursion dans le monde agricole lui a donné la piqûre, souligne M. Bégin, qui l’a côtoyé régulièrement depuis 2015, année où Jean Pronovost est devenu le président fondateur de l’Institut Jean-Garon. « Il me disait à quel point il trouvait fascinants et admirables les gens qui sont dans ce milieu-là. Je pense que Jean Pronovost va rester important dans le monde agricole », estime M. Bégin. Selon lui, l’homme est parti en toute sérénité, confiant que les producteurs du Québec trouveraient des solutions à leurs problèmes.
Rapports Pronovost
Après une vaste consultation de deux ans à travers le Québec, Jean Pronovost a dévoilé en février 2008 un rapport qui, à l’époque, a fait couler beaucoup d’encre. S’il contenait une cinquantaine de recommandations, c’est la 47e qui avait retenu l’attention médiatique en proposant de mettre fin à l’accréditation unique de l’Union des producteurs agricoles (UPA). « Il y a eu un lever de boucliers. C’est normal et prévisible qu’il y ait une réaction quand on propose un changement de cette envergure-là. Ça a malheureusement occulté un peu le reste [alors qu’il] y avait des choses très structurantes [dans le rapport] », affirme M. Bégin.
L’actuel président de l’UPA, Marcel Groleau, abonde dans le même sens. « Le vrai débat sur le rapport n’a pas eu lieu à cause de ça et je pense que M. Pronovost le reconnaissait; nous avions échangé là-dessus. Mais on ne peut pas faire porter tout le poids de cette recommandation à M. Pronovost. Je pense qu’il y avait d’autres personnes d’influence, proches de la commission, qui ont joué un rôle important aussi. »
Dix ans plus tard, l’Institut Jean-Garon estime que le rapport a été en grande partie tabletté. L’UPA est pour sa part soulagée que certaines recommandations n’aient jamais été réalisées.
Plus récemment, en 2016, à la demande du ministre de l’Agriculture de l’époque Pierre Paradis, Jean Pronovost a dévoilé les résultats d’une consultation sur la relève agricole au Québec. Ce nouveau rapport Pronovost a été décevant pour l’UPA et pour la Fédération de la relève agricole du Québec. À l’époque, la présidente Michèle Lalancette trouvait désolant « que ça ait coûté aussi cher pour arriver à des résultats que l’on connaissait déjà ».