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La dernière étape du volet Éclair III du gouvernement provincial, qui visait à étendre l’accès à Internet haute vitesse d’ici la fin septembre 2022 à toutes les résidences, reste encore à parfaire en milieu rural.
« J’ai été patiente pendant 16 ans. L’annonce du gouvernement de brancher tous les foyers à haute vitesse d’ici septembre, c’est ce qui me faisait endurer la lenteur de mon réseau, mais ce n’est finalement pas encore arrivé », confie, déçue, l’apicultrice Nathalie Massé, propriétaire de l’entreprise Un goût de miel, située à Sainte-Clotilde-de-Horton, dans le Centre-du-Québec.
De la même manière, Stéphane Alary, producteur laitier à Luskville en Outaouais et président de la fédération régionale de l’UPA Outaouais-Laurentides, n’a toujours pas accès à un tel service. « Une chance qu’on n’est pas encore robotisés à la ferme. Mais en même temps, [l’impossible accès à un service Internet plus rapide], ça nous empêche de faire des investissements », déplore-t-il.
Plus long que prévu
Québec avait pourtant annoncé, en novembre 2021, un investissement supplémentaire de 150 M$ pour compléter la desserte à l’échelle de la province. Gilles Bélanger, le député qui était en charge du dossier Internet au sein du gouvernement caquiste de François Legault avant les élections, reconnaît que le travail a été un peu plus long que prévu pour différentes raisons. « On s’est par exemple rendu compte que plusieurs entreprises agricoles n’avaient pas été comptabilisées dans notre base de données initiale. On les a donc ajoutées en juin dernier en se basant sur les données du ministère de l’Agriculture », a-t-il indiqué en entrevue avec La Terre.
D’autres pépins, comme la pénurie de main-d’œuvre, ont aussi ralenti l’installation de la fibre optique dans certains secteurs ruraux, ajoute-t-il. « Les fournisseurs ont quand même le devoir de fournir le service dans les délais, sans quoi ils s’exposent à des pénalités », signale-t-il en estimant que le travail devrait pouvoir être achevé d’ici décembre, voire un peu plus tard au courant de 2023.
Il resterait pour l’heure encore 70 000 foyers, incluant les fermes, à brancher à travers la province, rapporte-t-il. Une situation qui est mise à jour tous les mois sur la carte interactive du gouvernement à partir du rapport que doivent fournir les fournisseurs de service Internet, précise M. Bélanger.
Les satellites en renfort
Dans l’intervalle, les foyers dont le fournisseur Internet n’est toujours en mesure d’offrir une vitesse de téléchargement d’au moins 50 Mbit/s dans le délai promis, soit fin septembre, ont accès au réseau satellitaire de la compagnie américaine Starlink jusqu’à ce que la fibre arrive dans leur secteur. Le producteur laitier Philipp Stirnimann, installé à Sainte-Edwidge-de-Clifton, en Estrie, est l’un de ceux qui se sont fait offrir cette option, pour laquelle le gouvernement débourse les frais d’achat d’équipement. « Mais ça ne m’intéresse pas, réagit-il. Je suis déjà branché à un satellite et il y a souvent des problèmes, alors j’aime mieux attendre que la fibre optique arrive », poursuit-il en évaluant à « un an, peut-être deux », le temps qu’il devra encore attendre.
D’autres plus chanceux comme le producteur laitier Pascal Cadieux, dont la ferme est à Rigaud, en Montérégie, ont été reliés au réseau haute vitesse dernièrement. « On n’était pourtant pas en Abitibi, mais le réseau ne se rendait pas jusque chez nous, ce qui nous causait toutes sortes d’ennuis, par exemple avec nos robots de traite qui sont reliés au système informatique », se rappelle-t-il. Mais c’est de l’histoire ancienne, puisque depuis janvier 2022, il est passé du jour au lendemain à une vitesse de téléchargement de 5 à 400 Mbit/s, alors que son forfait Internet lui coûte environ le même prix qu’avant.