International 13 avril 2018

Trump hésite entre l’ALENA et le Partenariat transpacifique

Toujours imprévisible, le président Donald Trump a récemment modéré les attentes quant à la conclusion rapide d’un nouvel ALENA et mandaté ses ministres d’explorer la possibilité de revenir dans le Partenariat transpacifique (PTP).

Dans une conférence de presse à la Maison-Blanche le 12 avril, le président des États-Unis a affirmé que les négociations avec le Canada et le Mexique progressent bien, mais a ajouté que leur conclusion pourrait prendre « deux semaines, trois mois, ou peut-être cinq mois; je m’en fiche ». Donald Trump a expliqué qu’il pourrait continuer à négocier « pour toujours » si nécessaire, mais que cette situation nuirait au Mexique, qui risque de ne pas voir de nouvelles usines d’automobiles tant que l’ALENA n’est pas renégocié. Selon Reuters, les États-Unis ont baissé leurs demandes en ce qui concerne l’automobile en situant à 75 % plutôt qu’à 85 % la proportion de pièces qui doit venir d’Amérique du Nord pour pouvoir entrer sans tarif dans le marché des trois pays.

Dans la même allocution, Donal Trump a affirmé qu’il ne laisserait pas tomber l’agriculture, qui est « ok » avec l’ALENA, mais qui devrait être « super » (great).

Partenariat transpacifique

Parallèlement à ces prises de position, le président a donné l’instruction à son nouveau conseiller économique Larry Kudlow et à son secrétaire au Commerce Robert Lighthizer d’explorer la possibilité de rejoindre le Partenariat transpacifique (PTP). Rappelons que le président Trump avait déchiré cet accord en le qualifiant de « désastre » dès le début de son mandat présidentiel. Cette information reprise par plusieurs sources provient de sénateurs républicains de secteurs agricoles qui sortaient d’une réunion sur le commerce avec le président. Le sénateur Ben Sasse a cependant rappelé que Donald Trump aime contempler plusieurs idées à la fois. Quelque 25 sénateurs républicains avaient déjà demandé au président de revenir sur sa décision à propos du PTP.

Notons que le PTP a été renégocié par les 11 autres pays membres, dont le Canada et le Mexique, et que des changements ont été apportés, notamment sur le chapitre de la culture et de l’automobile.

Les producteurs américains de soya craignent la Chine

Le secteur agricole américain craint que les menaces d’imposition de tarifs de 25 % par la Chine, en réplique aux tarifs annoncés par les États-Unis, puissent faire très mal à certains secteurs, notamment celui du soya.

Le secrétaire à l’Agriculture, Sonny Perdue, a néanmoins assuré les élus du Congrès qu’il viendrait en aide aux producteurs de soya avec des fonds récemment votés pour dédommager les agriculteurs en cas de dispute commerciale. Sonny Perdue a toutefois ajouté qu’il préférait la négociation pour réduire les tensions avec la Chine.