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En 2015, Serge Charron a décidé de récidiver. Après 24 ans, le voilà de retour en terre africaine. « Ce retour en Afrique m’a fait le plus grand bien. C’est avec beaucoup de joie et d’émotion que j’ai repris contact avec la réalité africaine », mentionne cet agronome d’expérience, volontaire auprès d’UPA Développement international.
En participant à des missions de courte durée, Serge Charron appuie donc l’Union des groupements paysans de Mecké (UGPM), dans la région du Kayor au Sénégal, afin d’améliorer les techniques de production maraîchère.
Au fil de ses nombreux séjours, l’agronome a contribué à l’essai, à l’analyse et à la mise en place de différentes techniques de compostage, d’irrigation et particulièrement d’implantation de méthodes intégrées de lutte contre les nématodes.
La lutte intégrée comporte différents éléments qui, conjointement, permettent un contrôle significatif et efficace des parasites du sol. Parmi ceux-ci, mentionnons la rotation des cultures, le recours à des variétés résistantes ou tolérantes, la désinfection du sol par la chaleur (solarisation), l’utilisation de pesticides biologiques ainsi que la culture de plantes nématicides en compagnonnage ou comme engrais vert.
Comme le rappelle Serge Charron, la lutte intégrée contre les nématodes est certes une méthode qui donne aux groupements maraîchers la possibilité d’être maîtres de leur destin et de s’investir dans la prévention et le contrôle. Le message de base est que la présence de ce type de vers n’est pas le symptôme d’une maladie, mais plutôt celui d’un dysfonctionnement. Les nématodes font partie de la nature et ont un rôle primordial à jouer dans le recyclage des éléments organiques et des fertilisants. La biodiversité est l’outil de base pour éviter les infestations trop sévères.
La production d’huile de neem, un pesticide naturel contre les nématodes, peut assurer une protection supplémentaire aux cultures maraîchères. Cela pourrait aussi devenir une activité très lucrative pour les groupements des femmes qui produisent l’huile d’arachide.
Le développement de la production maraîchère représente tout un défi dans cette région du Sénégal. Les interventions de Serge Charron, rendues possibles grâce au programme Agro-Innov, et les techniques qu’il a introduites seront certainement très profitables à la filière à court, à moyen et à long terme.
Marie-Julie Ménard, Agente de projets, UPA Développement international