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L’arrivée presque certaine de droits compensateurs sur le bois d’œuvre canadien, le 25 avril, exacerbe la frustration des producteurs de bois québécois, qui se sentent comme des victimes « collatérales » de ce conflit qui vise avant tout le bois de la forêt publique.
« Notre modèle devrait être valorisé par les ententes de commerce entre nos deux pays puisqu’il s’appuie sur des mécanismes de marché », a déclaré Pierre-Maurice Gagnon, président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ). La Fédération réclame depuis plusieurs mois que le bois de la forêt privée soit exclu des droits compensateurs pendant le conflit et des contraintes (quotas, taxes) qui pourraient résulter d’une nouvelle entente sur le bois d’œuvre entre les États-Unis et le Canada. En se basant sur les précédents conflits, la FPFQ craint que l’industrie forestière fasse pression à la baisse sur le prix du bois pour compenser l’impact des droits compensateurs américains. La Fédération estime même que ce phénomène s’est amorcé avant l’imposition des droits.
« Il y a beaucoup d’incertitude et de nervosité », admet Marc-André Côté, directeur général de la FPFQ, qui souligne que personne ne sait vraiment quel sera le niveau des droits compensateurs américains ni quelle sera la réelle volonté de négocier de nos voisins, ni l’impact sur le bois d’œuvre des négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui devraient commencer cet automne. Aux dernières nouvelles, la FPFQ entend dire que les négociations sur le bois d’œuvre seraient au point mort entre les deux pays.
Le 20 avril, le président Trump a mentionné que le bois d’œuvre, l’énergie et les produits laitiers étaient trois sujets litigieux sur lesquels il voulait discuter « très très rapidement » avec le Canada. On ne sait donc pas si le bois d’œuvre sera happé ou non dans la renégociation de l’ALENA ou si des pourparlers séparés pourront se poursuivre en vue d’une entente à part.
Rappelons que les récents budgets du Canada et du Québec ne contenaient pas d’argent pour soutenir des garanties de prêts à l’industrie pendant le conflit qui s’amorce avec les Américains. Le ministre québécois de la Forêt, Luc Blanchette, a récemment demandé fermement à Ottawa de passer à l’action à ce sujet. Il avait l’appui des maires des communautés forestières et de l’industrie.
27 % de bois des forêts privées
Environ 27 % des approvisionnements en bois résineux des scieries de la province proviennent de forêts privées canadiennes ou américaines.
La Fédération demande donc qu’il soit possible pour les usines d’exclure un pourcentage de leur production des droits compensateurs lorsqu’il s’agit de bois de la forêt privée. Dans les accords précédents, seules les scieries frontalières avaient obtenu cette exemption parce qu’elles utilisent 100 % de bois de forêts privées. Or, plusieurs autres usines utilisent un pourcentage moindre de bois de la forêt privée, mais ont jusqu’à maintenant été taxées sur l’ensemble de leur production. « Les négociateurs canadiens sont ouverts à notre proposition », a mentionné Marc-André Côté, qui ajoute que la FPFQ s’affaire à leur fournir des arguments pour appuyer cette proposition.