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Depuis la signature de l’Accord économique et commercial global (AECG), en 2016, les producteurs et les transformateurs laitiers du pays ont toujours martelé que les 17 700 tonnes supplémentaires d’importations de fromages européens représentaient une perte majeure de marché. Aujourd’hui, leurs craintes semblent fondées alors que ces nouveaux quotas d’importation s’envolent comme des petits pains chauds de l’autre côté de l’Atlantique.
Pour les deux premières années de l’Accord, les importateurs canadiens de fromages fins de l’Union européenne (UE) n’ont laissé que des miettes des contingents tarifaires disponibles en vertu de l’AECG, avec des taux d’utilisation de tout près de 100 %.
En 2019, ce sont 8 000 tonnes de fromages fins et 850 tonnes de fromages industriels qui pourront traverser l’Atlantique. Toutes ces parts de contingent auraient déjà trouvé preneurs, selon le président-directeur général du Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ), Charles Langlois.
Certains fromages arrivent ici à des prix dérisoires. Un fromage de lait de brebis espagnol Manchego vieilli 12 mois se vend actuellement 27 $/kg dans les épiceries de la province, alors que son équivalent québécois, le Zacharie Cloutier de la Fromagerie Nouvelle-France, coûte 71 $/kg. Un écart sur lequel ni les industriels laitiers ni les détaillants en alimentation du Québec ne semblent s’être penchés, puisqu’aucun des organismes n’a fait d’analyse sur les différences de prix.
Ce n’est que la pointe de l’iceberg, prévient M. Langlois. L’impact de cet accord ne se fera réellement sentir que dans trois ans, lorsque la totalité des contingents tarifaires de fromage sera attribuée.
Le veau aussi
Le veau européen constitue également l’un des grands bénéficiaires de l’entente de libre-échange Canada-Europe. Selon Statistique Canada, entre 2017 et 2018, les importations de veau des Pays-Bas ont bondi de plus de 230 %. Les éleveurs de veaux lourds d’ici dénoncent cette concurrence déloyale puisque leurs compétiteurs européens bénéficient de règles de production avantageuses concernant leur coût de production.
À qui profite l’AECG?
L’Accord économique et commercial global (AECG) ne concerne pas que les denrées agroalimentaires. La comparaison des exportations canadiennes précédant l’Accord avec celles suivant son entrée en force révèlent certains gains pour le Canada. D’octobre 2017 à juillet 2018, les expéditions canadiennes vers l’Union européenne ont augmenté de 3,3 % par rapport à l’année précédente. L’aluminium (+206 %), les véhicules automobiles et leurs pièces de rechange (+96 %), les produits chimiques inorganiques (+78 %), les produits pharmaceutiques (+46 %) et les combustibles minéraux et le pétrole (+45 %) affichent la croissance la plus rapide, calcule le Service des délégués commerciaux du Canada. « Neuf mois de données ne sauraient constituer un horizon à long terme. Néanmoins, cette brève période de temps nous a permis d’observer des gains importants dans de nombreux secteurs d’exportations canadiennes », souligne Affaires mondiales Canada.
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