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Les voyageurs sont considérés comme l’un des vecteurs les plus risqués pour la propagation de la peste porcine africaine (PPA) dans les élevages du pays.
Il suffit de mettre les pieds à l’aéroport Montréal-Trudeau pour apercevoir à plusieurs endroits de grandes affiches de l’Agence canadienne d’inspection des aliments rappelant l’importance de déclarer les aliments rapportés d’outremer dans ses bagages.
Cette stratégie n’est pas anodine, estime Martin Pelletier, coordonnateur de l’Équipe québécoise de santé porcine (EQSP), puisque la découverte récente de foyers de contamination de la PPA en Haïti et en République dominicaine impose des mesures de sécurité renforcées aux frontières. « Il faut aussi dire qu’on ne sait toujours pas comment le virus a sauté les océans pour se rendre dans ces deux pays, mais il est fort possible que ce soit par un produit de porc contaminé », mentionne-t-il. Et puisque le commerce entre la République dominicaine, Haïti et le Canada est très peu actif, les voyageurs sont actuellement considérés comme le vecteur le plus probable de transmission du virus. Le risque est accru par le fait que la République dominicaine est une destination prisée par les Québécois et que la province compte une importante diaspora haïtienne.
La peste porcine africaine a donc été au cœur des discussions lors de l’assemblée générale annuelle de l’EQSP, le 7 octobre. Cette maladie dévastatrice, présente en Asie et en Europe, est considérée comme la plus grande menace pour l’industrie porcine canadienne, puisque son entrée sur le continent « aurait un impact dramatique dans les élevages », souligne M. Pelletier.
« Le vaccin est loin d’être une panacée » Le département de l’Agriculture des États-Unis signalait à la fin septembre qu’un vaccin contre la peste porcine africaine (PPA) avait démontré de bons résultats dans des élevages infectés du Vietnam. Or, selon Martin Pelletier, coordonnateur de l’Équipe québécoise de santé porcine, ce type de vaccin « est loin d’être une panacée » pour les élevages commerciaux du Québec. « Le problème, c’est que la technologie ne nous permet pas encore de distinguer les anticorps qui sont développés par un porc atteint de la maladie et ceux d’un porc qui aurait reçu un vaccin. La viande provenant d’un élevage où les porcs auraient été vaccinés de manière préventive serait donc automatiquement bloquée par le pays importateur, même si l’élevage n’est pas infecté », précise-t-il. Cela représente un problème pour l’industrie porcine de la province, dont la viande est en grande partie destinée à l’exportation. Raphaël Bertinotti, directeur de la santé et de la qualité aux Éleveurs de porcs du Québec, croit que le pays parviendrait à éliminer la maladie sans avoir recours à ces vaccins étant donné le « peu d’élevages de basses-cours et de porcs sauvages » sans compter que « la PPA n’est pas une maladie aérosol et n’affecte que les suidés [famille des porcs et des sangliers] ». |