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SAINT-HYACINTHE — Au sud de la frontière, la prochaine année « ne sera pas facile ni prévisible », selon l’ancien délégué général du Québec à New York et conseiller senior pour la firme de relations publiques National, John Parisella.
En conférence au 33e Salon de l’agriculture de Saint-Hyacinthe le 15 janvier, il a expliqué que les démocrates pourraient empêcher la ratification américaine de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) et que Justin Trudeau devrait alors dédommager les producteurs de lait et orchestrer habilement la campagne électorale de 2019.
Ratification
L’ACEUM entrera en vigueur après sa ratification par chacun des pays, vers la fin de 2020. « Ça ne devrait pas être un problème au Canada ni au Mexique, avance M. Parisella, mais aux États-Unis, oui. » Les démocrates ont pris le contrôle de la chambre des représentants aux dernières élections de mi-mandat et ont déjà signifié leur intention de vouloir modifier l’Accord, alors que le Sénat, en majorité républicain, voudra le ratifier tel quel. Si les Américains ne parvenaient pas à s’entendre, ils se retireraient de l’ACEUM et de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) actuellement en vigueur, laissant place à des ententes de libre-échange bilatérales. La relation Canada–États-Unis serait régie par l’entente de 1989 et celle avec le Mexique, par l’ALENA de 1994. « Pour la gestion de l’offre, on serait dans le statu quo », souligne l’expert. Cependant, il ne pense pas que les Américains se rendront jusque-là.
Compensations et élections
« Il y a une brèche additionnelle [avec l’ACEUM] et ça ne peut pas se faire sans qu’il y ait une compensation [aux producteurs] », indique-t-il. Le budget Morneau s’en vient; il sera important de surveiller si les compensations réclamées par les producteurs de lait seront accordées.
Cinq partis se présentent aux élections fédérales d’octobre 2019 et « au moment où l’on se parle, il faut commencer à faire du lobbying auprès des partis pour s’assurer que vous ne soyez pas les oubliés dans cette entente », suggère-t-il. Il n’y a pas de doutes qu’en cas de ratification, Justin Trudeau ne pourra se vanter d’avoir conclu un accord avec ses partenaires tant et aussi longtemps que les tarifs sur l’acier et l’aluminium seront en vigueur. « Ça pourrait être un enjeu pour la prochaine campagne électorale », indique M. Parisella.
Malgré cela, il prédit que l’élection sera remportée par les libéraux de Justin Trudeau, non sans une chaude lutte. Ils perdront certainement des sièges au profit des conservateurs d’Andrew Scheer. Au Québec, le nouveau parti de Maxime Bernier pourrait surprendre en Beauce, mais aura surtout pour effet de diviser le vote conservateur ailleurs au pays.
L’année 2019 de Trump vue par John Parisella L’année 2019 n’offrira pas de cadeau à Donald Trump, selon John Parisella. Au moment d’écrire ces lignes, la controverse entourant la construction du mur entre les États-Unis et le Mexique fait persister la fermeture partielle du gouvernement américain, incluant le département américain de l’agriculture (USDA). D’ailleurs, la cote de popularité du président est passée sous la barre des 40 % parce qu’il perd des appuis dans le camp républicain. Trump sera-t-il destitué? « C’est possible, mais il y a aussi une possibilité qu’il s’écœure et qu’il démissionne, ou qu’il passe à travers. Si les démocrates sont obsédés par la destitution du président, c’est dangereux parce que ce dernier pourrait obtenir un ressac de sympathie s’il réussit à maintenir l’économie américaine telle qu’elle est en ce moment. » S’il arrive à une entente avec la Chine, ce sera une grande victoire pour lui, soutient M. Parisella, puisque c’est l’enjeu sur lequel les républicains et les démocrates s’entendent. |