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La consommation de carburant diesel renouvelable produit à partir de grains de soya ou de canola est en forte hausse aux États-Unis, guidée par la Californie, qui utilise à elle seule près des deux tiers des 13 milliards de litres vendus dans ce pays en 2023. Sauf que les dirigeants californiens jettent une douche froide sur les producteurs de grains en proposant de limiter l’utilisation à un maximum de 20 % d’huile vierge de soya et de canola dans les volumes totaux de biodiesel et de diesel renouvelable.
Petite différence technique : le biodiesel est obtenu par un processus appelé estérification, qui décompose les graisses ou l’huile végétale pour créer le biodiesel. Celui-ci n’est pas employé dans sa forme pure pour alimenter les moteurs, mais plutôt mélangé avec du diesel issu du pétrole. De son côté, le diesel renouvelable est produit par l’hydrogénation d’huile de soya, de canola ou même d’huile de cuisson usée ou encore de graisses animales, etc. Il s’agit d’un carburant qui peut se substituer complètement au diesel pétrolier ou y être mélangé.
La Californie, par l’entremise de ses standards supérieurs en matière de carburant à faible empreinte carbone, impose indirectement aux compagnies pétrolières d’offrir plus de biodiesel et de diesel renouvelable, mais voilà que l’État veut plafonner l’utilisation d’huile vierge de canola et de soya pour plutôt prioriser la production de diesel renouvelable à partir de déchets alimentaires. La Californie veut ainsi éviter d’envoyer le message qu’à long terme, l’huile vierge de canola et de soya, qui implique l’utilisation de deux grains destinés à l’alimentation humaine, soit la solution pour répondre à la demande de carburant. De plus, elle veut aussi prioriser la vente de véhicules à zéro émission et le développement de technologies avancées de décarbonation.
Conséquences
Advenant que la Californie entérine cette proposition de plafonner l’utilisation d’huile vierge de canola et de soya, elle enverrait alors un signal important qu’il y a des limites à employer des huiles végétales dans la confection de carburant, ce qui ne serait pas positif, même pour les producteurs canadiens, analyse Brian Innes, directeur général de Soy Canada, une association qui réunit tous les intervenants de la filière canadienne du soya.
M. Innes précise toutefois qu’outre la Californie, il faut garder en tête que globalement, le marché américain et canadien est immense pour le biodiesel et le diesel renouvelable produit à base d’huile de soya. Il souligne que la demande pour ces carburants renouvelables à base de soya est en hausse, faisant entre autres allusion à des occasions d’affaires dans le secteur de l’aviation. « Nous voyons un marché [des carburants renouvelables] qui va croître. La question est : De combien? » résume-t-il.