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Des individus sollicitent les travailleurs étrangers temporaires (TET) dans les épiceries et dans les magasins à grande surface pour leur offrir un travail ailleurs, affirme différents intervenants consultés par La Terre. Le Guatémaltèque Edwin Estuardo Ordonez Choguaj, qui travaille dans une ferme laitière du Centre-du-Québec, confirme s’être fait approcher par un passeur au Walmart de sa région. Pour 2 000 $, il lui faisait traverser la frontière et le dirigeait vers une manufacture de meubles en manque de personnel. L’hébergement avec d’autres travailleurs dans une grande maison était gratuit. « Est-ce vrai ou pas vrai? » s’interroge le travailleur.
La Terre lui a demandé pour quelle raison un travailleur étranger peut être enclin à quitter la ferme qui l’a fait venir au Québec. Il dit que si les heures offertes sont insuffisantes (par exemple, six heures par jour), ce qui diminue la paie, et si l’ambiance de travail à la ferme est difficile, des travailleurs peuvent être tentés de partir. Il précise cependant que d’autres TET peuvent avoir planifié de venir travailler dans une ferme du Québec pour plutôt chercher à entrer aux États-Unis. Les travailleurs font plus d’argent là-bas et sont souvent invités par des amis ou de la famille qui s’y trouvent déjà, dit-il.
Des propriétaires de fermes québécois sont parfois surpris de constater au petit matin que leurs TET se sont enfuis tous ensemble. Partir à trois, c’est plus sécuritaire que partir seul, mentionne Edwin Estuardo Ordonez Choguaj. Il est connu au Guatémala que le passage aux États-Unis n’est pas sans risque.
Des Guatémaltèques prennent des passeurs pour se rendre de leur pays jusqu’aux États-Unis, un périple à pied de trois semaines qui est dangereux et qui implique de traverser le Mexique. D’où la tentation de parfois transiter par le Québec.
Le travailleur apprécie son emploi à la ferme et le concept de contrat. « Quand la communication entre un patron et son travailleur est bonne, que tout marche correct, que le travailleur est content et que le patron est content, ce n’est pas nécessaire d’aller aux États-Unis. Tu finis ton contrat, tu retournes dans ton pays voir ta famille et après, tu reviens. Pour moi, c’est bien », résume-t-il.
Ce texte est tiré d’un dossier complet sur les ressources humaines axées sur les travailleurs étrangers temporaires, paru dans l’édition du 29 mars 2023