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Le Syndicat des producteurs de grains biologiques du Québec s’inquiète de la réputation du grain québécois dans l’un de ses principaux marchés d’exportation : les États-Unis. « Nous avons eu de l’information comme quoi du soya bio douteux venant de l’étranger tomberait ensuite comme du soya bio québécois ou canadien une fois qu’il est envoyé aux États-Unis. Le marché américain, il faut y faire attention. On a voté une résolution qui demande au gouvernement canadien de bien faire son travail et de ne pas laisser rentrer n’importe quoi au Canada », plaide le président du syndicat, l’agriculteur Pierre Labonté.
Lors de son assemblée générale annuelle, tenue le 15 février à Victoriaville, le Syndicat a également demandé au gouvernement fédéral, de même qu’aux organismes de certification, de s’assurer que les produits biologiques exportés, identifiés comme étant faits de grains biologiques canadiens, soient uniquement constitués de grains biologiques cultivés au Canada.
Les Américains soulèvent des doutes
Cette résolution émerge d’une conférence qui a eu lieu l’automne dernier à Minneapolis à laquelle a assisté Étienne Lafrance, agent d’information sur les marchés aux Producteurs de grains du Québec. « C’était une présentation des États-Unis qui montrait la hausse des importations de soya bio en provenance du Canada. Et la diapositive suivante présentait des chiffres qui soulevaient des soupçons, associant des hausses de volumes [canadiens] à du soya [bio] provenant de l’Inde, de l’Afrique ou des pays de la mer Noire », relate M. Lafrance.
La Terre a contacté un important commerçant de soya, qui a confirmé cette hypothèse. Il dit avoir été mis au fait d’importants volumes de soya bio destinés à l’alimentation animale, provenant notamment de l’Inde, qui auraient été achetés par des négociants québécois et du sud-ouest de l’Ontario. « Ils achetaient des 10 à 15 000 tonnes du coup, entreposaient ça dans des silos et les revendaient aux États-Unis. On n’a aucune preuve des volumes ni si c’était du soya vraiment bio, non bio, ou un bio avec un cahier de charges différent », explique la source. Elle explique, par ailleurs, que les Américains ont eu besoin de soya bio pour leurs élevages et cela a fait grimper les prix.