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Des agriculteurs en colère ont encerclé Paris, le 29 janvier, érigeant des barrages routiers qui ont perturbé la circulation autour de la capitale, afin de faire pression sur le gouvernement pour l’avenir de leur industrie, ébranlée par les répercussions de la guerre en Ukraine.
Utilisant des centaines de tracteurs forestiers et des bottes de foin, les manifestants ont bloqué les autoroutes menant à la capitale française.
Le blocage des principales artères autour de Paris – qui accueillera dans six mois les Jeux olympiques d’été – et les manifestations ailleurs en France promettaient une nouvelle semaine difficile pour le nouveau premier ministre, Gabriel Attal, moins d’un mois après son entrée en fonction.
Les manifestants ont déclaré que les tentatives du premier ministre Attal, la semaine précédente, d’adopter des mesures en faveur de l’agriculture française n’étaient pas à la hauteur de leurs revendications — ils souhaitent que la production alimentaire soit plus lucrative, plus facile et plus juste.
Les agriculteurs ont donc répondu avec ce qu’ils ont appelé un « siège » de Paris, pour obtenir plus de concessions. Certains manifestants sont venus avec des réserves de nourriture, d’eau et des tentes pour tenir le coup si le gouvernement ne cède pas du terrain.
Dans les convois de tracteurs, de remorques et même de moissonneuses, on pouvait lire sur des pancartes: « Pas de nourriture sans agriculteurs » ou « Notre fin sera votre faim ».
Les barricades ont mis en évidence les écarts d’opportunités économiques et sociales entre la ruralité et l’urbanité en France. Les manifestants ont déclaré qu’ils se sentaient ignorés par les ministres du gouvernement, qu’ils accusent de salir rarement leurs chaussures en visitant des fermes.
Le gouvernement a annoncé le déploiement de 15 000 policiers, principalement en région parisienne, pour stopper toute tentative des manifestants d’entrer dans la capitale. Des policiers et des blindés étaient également stationnés près du marché de Rungis, le grand pôle de distribution des produits frais en région parisienne.
Les autorités routières de la région parisienne ont signalé des blocages sur l’autoroute A1 juste au nord de l’aéroport international Charles-de-Gaulle, sur l’A4 près du parc Disneyland à l’est de la capitale, et sur d’autres autoroutes habituellement très fréquentées.
« Notre objectif n’est pas d’ennuyer ou de pourrir la vie des Français », a déclaré Arnaud Rousseau, président de l’influent syndicat agricole FNSEA, sur la radio RTL.
Ce mouvement en France est une autre manifestation d’une crise alimentaire mondiale aggravée par la guerre à grande échelle menée par la Russie en Ukraine, un important producteur alimentaire, qui dure depuis près de deux ans.
Les agriculteurs français affirment que la hausse des prix des engrais, de l’énergie et d’autres intrants destinés à la culture et à l’alimentation du bétail a grugé leurs revenus et leurs marges.
Les manifestants affirment également que le secteur agricole français, massivement subventionné, est surréglementé et pénalisé par les importations alimentaires en provenance de pays où les producteurs n’ont pas les mêmes coûts et les mêmes contraintes.
M. Rousseau a cité l’exemple des producteurs de sucre ukrainiens : il estime que la montée en flèche de leurs exportations vers l’Europe depuis l’invasion russe en février 2022 est « intenable » pour leurs homologues européens.
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