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« On coopère avec l’idée qu’on pourra solutionner, en groupe, des problèmes qu’on arriverait difficilement à résoudre seul » – François Traoré, producteur agricole du Burkina Faso, représentant des Nations Unies en Afrique de l’Ouest dans le cadre de l’année internationale des coopératives en 2012
C’est avec cet esprit de coopération que se sont réunis les délégués de l’Union des groupements des agriculteurs Mowossokpo1 (UGAM), lors de l’assemblée générale extraordinaire du 24 mars 2017. En passant du statut d’association à celui de coopérative, cette organisation de 1 947 producteurs béninois, accompagnée par UPA DI depuis 2014 dans le développement d’un service collectif de mise en marché du maïs, s’inscrit dans une double tendance en Afrique de l’Ouest.
Sur le plan politique, le Bénin fait partie d’un groupe de 17 pays africains rassemblés dans l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). En 2011, l’OHADA a adopté une nouvelle législation, qui uniformise le statut des coopératives dans les pays membres. Les principaux enjeux étaient d’actualiser des législations nationales, datant pour certaines de la période coloniale, et de favoriser un transfert des responsabilités dans la gestion des coopératives, des États vers les membres.
Sur le plan du développement des activités économiques, le statut coopératif est l’un des modèles adaptés pour des organisations qui s’orientent vers des services comme celui de la mise en marché collective des produits agricoles. En effet, légalement, le statut coopératif permet notamment la redistribution de ristournes aux membres en cas d’excédents lors de la campagne agricole, ce que ne permet pas une association. En adoptant le statut coopératif, l’UGAM s’assure également d’acquérir un statut juridique de plus en plus nécessaire pour échanger avec des institutions financières.
Le potentiel qu’offre le statut coopératif est indéniable, mais la formalisation, en pratique, demandera du temps. La maîtrise par les producteurs notamment des règles coopératives de fonctionnement, de constitution des réserves obligatoires et de gestion des parts sociales nécessitera un accompagnement d’UPA DI. Mais le plus grand défi pour l’UGAM, après des années de contrôle des organisations de producteurs par l’État, sera sans nul doute celui d’une plus grande autonomisation de ses agriculteurs et agricultrices au sein de leur propre organisation.
Fabrice Larue, agent de projets, UPA Développement international (UPA DI)