Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
« Juan serait descendu de l’auto et aurait traversé la rivière à pied pour entrer illégalement aux États-Unis. On ne l’a jamais retrouvé », indique la conjointe du propriétaire de la Ferme Lesperron, Marielle Quirion.
Le matin du 23 juin, Mme Quirion a reçu l’appel de l’un de ses employés : « Pouvez-vous venir me chercher? Juan est parti avec la voiture. Il ne répond pas à son cellulaire et j’aimerais venir travailler. »
Un mois plus tard, l’automobile a été découverte près de la frontière, « à 3 km dans le bois, à East Hereford devant une rivière », raconte la productrice.
Juan avait été engagé pour s’occuper de la traite des vaches.
N’ayant pas de logement disponible sur place, les employeurs avaient loué un appartement à 2 km de la ferme. Ils fournissaient également une voiture à leurs travailleurs étrangers afin de leur faciliter l’accès au lieu de travail.
Fuite planifiée
C’est la réaction des proches de Juan qui a semé le doute sur la nature de sa disparition.
« En tant que mère, si mon fils disparaissait dans un autre pays, même si je n’ai pas d’argent pour y aller, j’appellerais tous les jours au consulat pour faire un suivi, explique Mme Quirion. Mais eux n’ont pris aucune nouvelle. »
Au fil de leurs recherches, les employeurs ont appris que Juan avait de la famille aux États-Unis et que « quelqu’un l’attendait probablement de l’autre côté de la rivière ».
Un boom de fuites depuis septembre
« Au Québec, on a recensé 108 cas de travailleurs guatémaltèques ayant pris la fuite cette année, rapporte le directeur général de la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FERME), Denis Hamel. Ça monte à un rythme fou depuis le début du mois de septembre. »
En moyenne, l’organisme dénombre annuellement de trois à cinq cas, « mais passer de 5 à 100, c’est épouvantable », indique le directeur général.
Selon les informations obtenues par La Presse+ et diverses entrevues réalisées par la Terre, la cause première de ce nombre élevé est la limite de séjour de 48 mois, qui empêche les employeurs d’engager le même travailleur guatémaltèque plus de 48 mois consécutifs.
Pour Pascal Lecault, des Jardins Vegibec, l’année prochaine sera « terrible ». Sur les 225 TET qu’il emploie dans son exploitation maraîchère d’Oka, une centaine de Guatémaltèques ne seront plus autorisés à revenir dans sa ferme en 2017.
Le gouvernement fédéral procède actuellement à la révision de la limite de séjour de 48 mois.