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SAINT-SÉVÈRE et SAINT-BARNABÉ – La désormais célèbre saga des vaches errantes de Saint-Sévère et Saint-Barnabé, en Mauricie, entre, en ce 28 novembre, dans son cinquième mois alors que se poursuivent les tentatives pour récupérer la quinzaine de bovidés qui ont sauté la clôture de leur enclos par une soirée orageuse de juillet.
Au cours de la fin de semaine dernière, le producteur laitier Pierre Lapointe, de Saint-Barnabé, dont la famille est propriétaire des fugitives, tentait de les ramener au bercail avec l’aide d’une habile cavalière. L’opération nocturne a duré six heures pendant lesquelles la route 153 a été fermée avec le concours des agents de la Sûreté du Québec. Une fois encore, les efforts ont été vains.
Une mangeoire autobloquante a aussi été installée à un endroit stratégique pour attirer les bêtes, une solution proposée par le producteur laitier Steve Lamy, dont les terres semblent servir de point de ralliement aux vaches errantes dont certaines ont vêlé au cours des dernières semaines
« J’espère encore pourvoir les récupérer vivantes », a confié M. Lapointe dimanche, lorsque La Terre l’a rencontré à sa ferme du rang Bas Saint-Joseph. L’éleveur ne cache pas être dépassé par l’ampleur de l’affaire qui fait la une des médias d’un océan à l’autre et même à l’étranger depuis une semaine. « C’est une bonne chose que les médias en parlent. Ç’a a attiré l’attention », reconnaît-il.
C’est l’administration municipale de Saint-Sévère qui a alerté les médias après que les ministères de l’Agriculture (MAPAQ) et de la Faune ainsi que la Sûreté du Québec aient soutenu ne pas avoir autorité pour agir en pareil cas. « On craint vraiment pour la sécurité de nos concitoyens », souligne la directrice générale de la municipalité, Marie-Andrée Cadorette.
Selon Pierre Lapointe, deux collisions impliquant ses vaches ont été rapportées ces dernières semaines, sans toutefois faire de victime. C’est sans compter les dégâts de plusieurs dizaines de milliers de dollars que les fugitives ont infligés à des champs de maïs et de soya des environs au cours de l’été en plus de perforer les rouleaux de foin de plusieurs dizaines de mètres de longueur placés près d’une ferme.
En désespoir de cause, les gestionnaires municipaux ont fait appel à un groupe de cow-boys recommandé par le Festival western de Saint-Tite, mais après plusieurs heures de poursuite, les cavaliers ont dû s’avouer vaincus.
Tout le tapage fait dans les médias a attiré l’attention du ministre de l’Agriculture, André Lamontagne. « Nous avons pris connaissance de la situation des vaches en liberté au début de la semaine du 23 novembre dans les médias comme l’ensemble des citoyens », a affirmé le directeur de cabinet adjoint, Jean-Bernard Marchand par voie de communiqué.
Cellule de coordination
Le ministre Lamontagne s’est entretenu dimanche avec des fonctionnaires de son ministère, la direction régionale du MAPAQ, des représentants de la Confédération et de la fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles (UPA), puis de la municipalité de Saint-Sévère pour mettre en place une cellule de coordination chargée d’orchestrer les interventions sur le terrain.
La fédération régionale de l’UPA de la Mauricie salue cette intervention bien qu’elle déplore que celle-ci n’ait pas été faite plus tôt. « Le problème remonte au mois de juillet », rappelle le directeur des communications, Jean-François Dubé.
« C’est une très bonne chose qu’il y ait maintenant une coordination des opérations pour éviter la multiplication des interventions sur le terrain, ce qui serait plus nuisible », ajoute-t-il. Depuis les derniers jours, sa fédération a reçu des dizaines d’appels de producteurs agricoles proposant soit leur aide ou suggérant des solutions pour capturer les vaches fugitives.