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L’association des mycorhizes, des champignons microscopiques, aux racines des plantes augmente le réseau racinaire. La symbiose entre les deux organismes permet une plus grande tolérance aux stress et accroît la capacité d’absorption des éléments nutritifs et de l’eau.
Qu’elles soient sous forme liquide, en poudre fine ou granulaire, les mycorhizes ont fait leurs preuves dans le secteur horticole. Aujourd’hui, le fabricant Premier Tech s’attaque au secteur des grandes cultures. « En 2007, nous avons fait des essais dans la culture de lentilles dans l’Ouest canadien. Rapidement, les producteurs ont réduit leur apport d’engrais. En 2009, au Québec, nous avons fait nos premiers essais dans les pommes de terre et ensuite dans le soya », décrit Martin Pelletier, vice-président, Groupe horticulture et agriculture chez Premier Tech.
Ainsi, depuis trois ans, près de 200 producteurs de soya québécois et ontariens testent les inoculants mycorhiziens. Parallèlement, des essais ont aussi été mis en place dans les cultures de maïs et de céréales.
Pour valider les avantages des mycorhizes dans les cultures, de nombreux essais côte à côte sont mis en place un peu partout au Québec. À Saint-Hyacinthe, dans un essai côte à côte avec le même cultivar, l’apparence des plants était marquée en à la fin d’août.« À La Coop fédérée, on s’intéresse depuis deux ans aux mycorhizes. On les utilise depuis longtemps dans les cultures horticoles, où l’on note des avantages marqués du développement végétatif des plantes. On s’est alors demandé si cette technologie pouvait être introduite dans les grandes cultures, plus particulièrement dans le soya. Cette culture a un système racinaire peu performant. Les mycorhizes permettent de mieux explorer le sol, d’aller chercher l’eau et les éléments nutritifs », explique Pascal Larose, conseiller spécialisé maïs-soya à La Coop fédérée.
« Le cultivar avec mycorhizes semble avoir passé plus facilement à travers les stress hydriques de l’été, son feuillage est vert par rapport à celui du cultivar sans mycorhize dont la maturité est beaucoup plus avancée », souligne Pascal Larose.
Chez Dominique Sansoucy, de la ferme Léofla, à Marieville, on en fait l’essai pour la deuxième saison dans le soya. « L’an dernier, nous avons appliqué des mycorhizes sur une parcelle de 16 ha. Nous avons obtenu une augmentation de rendement de 8,9 %. Cette année, nous avons doublé la superficie de soya avec mycorhizes », précise le producteur.
Premier Tech estime à plus de 14 500 le nombre d’hectares inoculés avec des mycorhizes, outre les pommes de terre. Pour encourager les producteurs de soya et de pommes de terre à faire l’essai des mycorhizes, l’entreprise leur offre la possibilité de s’inscrire au Programme performance. En fait, Premier Tech s’engage à créditer le coût de l’achat des mycorhizes si l’augmentation de rendement obtenue ne justifie pas l’investissement dans la technologie. En 2012, 151 producteurs (4 900 ha) ont pris part au Programme performance.
Les mycorhizes se trouvent à l’état naturel dans le sol. Cependant, certaines pratiques culturales empêchent le champignon de survivre année après année. C’est pourquoi il faut inoculer les semences. Actuellement, lors des semis de soya, les producteurs doivent mélanger l’inoculant mycorhizien directement dans la trémie de la vis à grain ou le réservoir du semoir. « Dès le printemps prochain, nous allons simplifier davantage la tâche des producteurs et leur offrir des semences de soya prétraitées », annonce Martin Pelletier.
Mycorhizes à l’essai dans les céréales
Premier Tech effectue des essais dans d’autres cultures, notamment dans les céréales. Ci-contre, du blé cultivé à L’Isle-Verte. Le rendement du témoin est de 3,64 t/ha et de 3,88 t/ha avec l’inoculant mycorhizien Myke Pro. C’est une augmentation de 6,7 %. « Jusqu’à présent, l’augmentation de rendement moyen obtenue à travers le Canada est de 10,1 % dans le blé et de 8,8 % dans l’orge », confirme Judith Francoeur, agronome et analyste IR&D chez Premier Tech Biotechnologies.
Essais du MAPAQ en Montérégie : évaluer la rentabilité des mycorhizes dans le soya
L’été dernier, le MAPAQ a mis en place un essai de mycorhizes chez 18 producteurs en Montérégie. Les parcelles d’essais devaient avoir une superficie de 1,2 ha, être uniformes et avoir une faible teneur en phosphore. Les traitements consistaient à appliquer des mycorhizes sous forme liquide (475 ml/ha) et en poudre (250 g/ha). Au cours de l’été, des observations visuelles ont permis de constater une amélioration des systèmes racinaires du soya dans 5 des 14 sites retenus pour fins d’analyse. L’augmentation de rendement notée a atteint 91 kg/ha. Avec un prix de vente de 550 $/t, il fallait obtenir une augmentation de 63 kg/ha pour rentabiliser l’achat de mycorhizes en poudre et de 102 kg/ha pour des mycorhizes liquides. Après une année d’essais, l’inoculation avec des mycorhizes a eu une incidence significative sur les rendements.