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L’éleveur laitier et 1er vice-président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron, l’a échappé belle cet hiver en tombant sur la glace après avoir descendu d’une manière non adéquate de son tracteur. Il a dès lors appris à la dure que les « habitudes » font mal.
S’estimant chanceux de ne pas s’être frappé la tête, M. Caron conclut que nous devons être capables de changer nos façons de faire, surtout celles qui peuvent nous coûter la vie, et de « mettre en application les mesures de prévention qu’on connaît, mais qu’on contourne trop souvent ».
Son fils, la relève de son entreprise, l’a invité à descendre désormais de son tracteur en y faisant face avec trois points d’appui et M. Caron s’y est engagé. Les jeunes, mais aussi toute l’équipe de travail « peuvent nous challenger » en ce sens, considère l’éleveur laitier, qui est également responsable des dossiers de prévention à l’UPA.
Répéter pour changer
À cet égard, il est important de faire des rappels, soutient François Granger, expert en prévention de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). « Il faut essayer d’éliminer les automatismes, enchaîne-t-il. C’est ça qui n’est pas toujours évident. »
Il n’est jamais trop tard pour casser ses mauvaises habitudes, avance aussi sur une note encourageante la préventionniste Marie-Pierre Lemire. Selon elle, les producteurs sont conscients des dangers, mais ils les oublient rapidement. « Tu ne réfléchis pas avec l’adrénaline », déplore-t-elle en faisant référence à l’accident qui a coûté la vie de son conjoint.
Tous, sans exception, devraient se sentir concernés par la sécurité à la ferme. « Que ce soit ta vie ou celle de ton employé, il n’y en a pas une qui vaut plus que l’autre », conclut-elle.
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Nouvelle tournée pour la prévention Afin de mieux cibler les dangers à la ferme, l’UPA entamera prochainement une tournée chez plus de 200 producteurs, grâce à une subvention de la CNESST. Doté d’une enveloppe de 150 000 $, le programme Prévention agricole +, qui se déroulera sur trois ans, permettra entre autres d’évaluer les risques dans les exploitations visitées et de favoriser la prise en charge de la prévention. Les modalités du projet, dont le nombre de visites par région, restent à définir, indique Marie Ménard, coordonnatrice du service de santé et de sécurité du travail de l’UPA. Selon Martin Caron, 1er vice-président de l’organisation, ce programme mettra en lumière le travail des préventionnistes. Pour bien des producteurs, la ferme est aussi un milieu de vie. « Et on ne voit plus les risques, admet-il. Le préventionniste est d’une aide vraiment exceptionnelle. Il nous apporte une expertise et suggère des aménagements qui nous permettent de fonctionner d’une façon sécuritaire. » |